Parmalat restructure pour sauver le groupe
Pour sauver le groupe agroalimentaire Parmalat de la faillite, son nouveau patron, Enrico Bondi, a annoncé la cession des actifs aux Etats-Unis et en Asie et la conversion en actions de la dette, évaluée à 14,27 milliards d’euros. Le groupe sera recentré sur deux métiers de base: les produits laitiers et les jus de fruits. Il se débarrassera d’une grande part des 120 marques dont il dispose pour ne se concentrer au final que sur 30. D’un point de vue géographique, le groupe se recentrera sur dix pays principaux contre 30 actuellement. Parmalat va céder tous ses actifs aux Etats-Unis et en Asie et se désengagera partiellement de l’Amérique latine pour ne conserver que les activités importantes et profitables, comme celles en Colombie, au Nicaragua et au Venezuela. Parmalat Brasil, la plus importante filiale du groupe, n’est pas mentionnée parmi les activités conservées.
Une fois restructuré, Parmalat ne sera plus présent qu’en Italie, en Europe du Sud (Espagne, Portugal), Europe de l’Est (Russie, Roumanie), au Canada, en Australie, en Afrique du Sud et dans trois pays d’Amérique latine. Les cessions vont concerner au moins la moitié des employés sur un total actuel de 32 000, et vont se traduire par une baisse d’environ un tiers du chiffre d’affaires (estimé pour 2003 à 5,8 milliards d’euros).
Mais parallèlement, assure M. Bondi, la rentabilité remontera, ce qui permettra de sauver le groupe à moyen terme, en plus des recettes générées par la cession de dizaines de marques et d’usines.
Le projet bouclé fin septembre
Selon le plan de route de la nouvelle direction, la version finale du projet de restructuration serait bouclé vers la fin septembre et le plan mis en place début 2005. Au sortir de la réunion avec Bondi, les représentants des banques et porteurs d’obligations se sont montrés prudents, mais relativement positifs. « Durant la présentation, tous les représentants, surtout les banques étrangères, ont exprimé la volonté de poursuivre sur la voie du plan de restructuration», a indiqué Paolo Landi, de l’association de consommateurs Adiconsum qui représentait à la rencontre les investisseurs particuliers italiens. L’Italie compterait 135 000 porteurs d’obligations Parmalat, titres aujourd’hui dépourvus de valeur.