Origine : les intentions de la Commission inquiètent
C’est devant une centaine de personnes que les assises organisées par la chambre régionale d’agriculture et la fédération régionale des coopératives agricoles d’Aquitaine ont eu lieu traditionnellement pendant le Salon de l’agriculture d’Aquitaine. « Quelle place pour la politique de qualité et d’origine dans la nouvelle Pac ? » en était le thème. Le premier à répondre, Lucien Bourgeois, économiste au Conseil économique, social et environnemental, est préoccupé : « Les produits sous signes officiels d’origine et de qualité doivent retrouver une valeur ajoutée dans une économie capitaliste qui aujourd’hui semble avoir trouvé ses limites. On peut importer une matière première, un cépage ou un produit fini, on ne peut pas copier un terroir. L’interprofession autour des signes de qualité ne pourrait-elle pas trouver une solution pour sortir d’une crise économique violente ? »
Jean-Luc Duval, chargé d’une mission sur l’impact des signes officiels sur l’agriculture, considère « que qualité et origine sont les seules solutions pour définir nos produits dans un marché nationalisé, mais qu’ils doivent répondre à une demande du marché qui est en pleine mouvance. » Jean-Luc Duval a estimé aussi que la France était seule pour négocier à Bruxelles et qu’il était urgent qu’elle se trouve des alliés.
Michel Prugue, président de l’Inao, a été interpellé dans la salle pour donner son avis : « Il existe beaucoup de ressources naturelles qu’il faut développer partout et qui suscitent un intérêt pour le consommateur. Mais dès que ces produits intéressent, ils sont copiés, il faut les protéger. Dans le livre vert, la Commission n’a retenu que ce qui l’intéresse, les propositions ne seront pas révolutionnaires. » Jean-Pierre Raynaud, président de la fédération régionale des coopératives d’Aquitaine, qui concluait la réunion, a résumé son état d’esprit : « Je ne suis pas optimiste, mais je suis déterminé. » Et de la détermination, il va falloir en avoir, car la communication sur le livre vert n’est pas, quant à elle, très optimiste sur les demandes des producteurs.