Nutri-Score : Le Cniel réagit au classement du lait en boisson
Surpris par le choix du comité scientifique de classer le lait dans la catégorie boisson, le Cniel attend beaucoup de la réunion du 7 juin avec la direction générale de la santé.
Surpris par le choix du comité scientifique de classer le lait dans la catégorie boisson, le Cniel attend beaucoup de la réunion du 7 juin avec la direction générale de la santé.
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Les recommandations du comité scientifique de classer le lait et les boissons lactées parmi la catégorie boisson font grincer des dents les acteurs de la filière laitière.
Après l’adoption en juillet 2022 des évolutions du Nutri-Score pour les aliments, le comité de pilotage transnational du Nutri-Score, constitué de la Belgique, de la France, de l’Allemagne, du Luxembourg, des Pays-Bas, de l’Espagne et de la Suisse, a adopté les recommandations du comité scientifique le 30 mars. Ces recommandations incluent donc le lait, les boissons lactées et les boissons végétales dans l’algorithme des boissons, « en assurant une classification du lait écrémé et demi-écrémé dans les classes les plus favorables et en permettant une différenciation entre les différents types de lait selon leur teneur en matières grasses et avec les boissons lactées sucrées », assure le comité de pilotage le 24 avril.
Ce choix reste incompréhensible pour la filière laitière qui va voir le lait entier passé de B à C et le lait demi-écrémé de A à B.
Quels effets sur la consommation ?
Pour Caroline Poultier, directrice du Cniel, « cette classification va complétement perturber l’information du consommateur ». « Le Nutri-Score a été fait, si je schématise, pour inciter les industriels à modifier leurs recettes afin qu’elles soient moins grasses, moins salées ou moins sucrées. Là le consommateur va voir son lait être déclassé sans qu’il y ait eu de changement de recette », indique-t-elle, s’inquiétant de l’information qu’il va falloir fournir aux consommateurs pour qu’ils comprennent ce changement, « je ne vois pas comment on va réussir à lui expliquer cela ».
L’interprofession s’inquiète également de l’impact économique sur les entreprises, qui vont devoir changer leurs packagings ou encore sur la consommation du lait qui est déjà structurellement sur une tendance baissière notamment auprès des jeunes générations.
Réunion avec la direction générale de la santé
Le Cniel fourbit ses arguments pour les exposer lors de la réunion du 7 juin qui aura lieu au ministère de la santé avec la direction générale de la santé. « On attend surtout des explications nutritionnelles pour comprendre pourquoi ce choix, alors que 87% du lait est plutôt consommé en tant qu’ingrédient et non pas comme une boisson », rappelle la directrice, « cela serait complètement incohérent par rapport à de la crème classée A ou un coca-cola light classé B ».
Du côté des interprofessions des 6 autres états membres concernés, le sentiment d’incompréhension est le même, selon Caroline Poultier. L'espoir peut-être d'une modification. Le comité scientifique a déjà fait évoluer quelque peu l'algorithme sur le fromage, permettant à certains de remonter d'une note.
Deux ans pour modifier ses emballages
Ces modifications deviennent obligatoires en France et dans les six autres états européens concernés par le Nutri-Score à compter de la fin de l'année 2023, les acteurs ayant deux ans pour modifier leurs emballages.