Nouveau palier à la hausse

La chute ininterrompue des cours du pétrole maintenant sous la barre des 70 $ le baril ne met pas à mal les éléments de soutien dont bénéficient les graines de soja au 1er rang desquels figure le dynamisme des exportations américaines. Grâce à la demande chinoise, les chargements de graines US totalisent déjà 18,5 millions de tonnes (Mt), soit près de 40 % des 46,8 Mt prévues par l'USDA (10/11/14) pour la campagne 2014/15. L'an passé, ils s'élevaient à 15,4 Mt, moins de 35 % des 44,8 Mt réalisées en 2013/14. Ils ont été de 2 Mt la semaine dernière à destination de la toute nouvelle première puissance économique mondiale.
Les semis de soja continuent de progresser dans de bonnes conditions en Amérique du Sud, et notamment au Brésil où une partie du retard est rattrapée. Près des 9/10e sont aujourd'hui effectués.
Colza : l'écart avec le soja se réduitÀ l'instar du soja, le colza est à nouveau en hausse et parvient enfin à franchir la barre des 340 euros/t sur laquelle il butait depuis de nombreuses semaines. Les cours du colza étaient tombés à un tel niveau qu'ils paraissent aujourd'hui peu chers par rapport à ceux du blé. Par ailleurs, l'écart par rapport aux prix du soja se réduit, et ils sont passés ces dernières semaines en deçà de ceux des cours du tournesol. Le colza est donc très compétitif, et le moindre signe de redressement du complexe des oléagineux lui est profitable. L'huile de colza est, elle aussi, compétitive face à l'huile de soja, et la demande de la filière biodiesel est bien présente.
Alors que les marges de trituration demeurent rémunératrices et que les usines ont besoin de graines, les disponibilités s'amenuisent dans l'UE. Au moment où les sources locales européennes diminuent, les importations rencontrent de leur côté quelques obstacles. L'Ukraine accuse un retard dans ses programmes d'exportation, retard qui, compte tenu de la crise géopolitique actuelle, a de fortes chances de se traduire par une restriction pure et simple de ventes à l'étranger. Pendant ce temps, les exportateurs australiens ont à faire face au manque de compétitivité de leur canola. Dernier soutien, les semis pour la récolte 2015 reculent dans l'UE du fait principalement de surfaces plus modestes en Allemagne.
Moins sensible à la baisse des prix du pétrole que les autres oléagineux, le marché du tournesol évolue davantage en fonction de ses fondamentaux spécifiques. Les offres limitées permettent aux graines de préserver leur fermeté qui est même accentuée avec l'accélération de la trituration en Ukraine.