Nouveau palier à la baisse pour le colza et le soja
Le rapport USDA (ministère américain de l'agriculture) publié le vendredi 9 mai était attendu par le marché. En oléagineux, les prévisionnistes tablent pour la prochaine récolte 2014/2015 sur des productions de colza et de tournesol qui pourraient diminuer de 4 % en raison d'une moindre production au Canada, en Ukraine, en Russie et dans l'Union européenne. Ces premiers chiffres sont cependant à nuancer. Pour le Canada, la production ne devrait effectivement pas atteindre le niveau exceptionnel de la campagne qui se termine. En revanche, le pays devrait, du fait de soucis logistiques qui perturbent les sorties de grains, disposer en fin de campagne d'un stock de report de 9 millions de tonnes soit le double du stock habituel.
Pour l'Europe, si globalement là aussi les bonnes performances de cette campagne ne devraient pas selon toute probabilité se renouveler, la production française au regard des surfaces mises en œuvre et des conditions satisfaisantes à ce jour des cultures devrait se redresser. Le colza qui commençait à souffrir des conditions sèches de ce début de printemps a été largement arrosé ces jours derniers et la récolte sur l'Hexagone se présente bien avec toujours une quinzaine de jours d'avance.
Hausse de près de 6 % de la production mondiale de sojaEn soja, le rapport USDA a confirmé la faiblesse des stocks de soja américains issus de la récolte 2013/2014 ce qui soutient pour l'instant les prix des oléagineux au niveau mondial. En revanche, pour la future campagne 2014/2015, le rapport prévoit une hausse de près de 6 % de la production mondiale de soja principalement en raison d'une meilleure récolte américaine, mais aussi d'une production en hausse au Brésil grâce à des gains de surface et de rendements. La récolte mondiale pourrait ainsi atteindre quasiment 300 millions de tonnes.
Même s'il ne s'agit pour l'heure que de prévisions à long terme, le contexte global et les fondamentaux pour le soja et le colza semblent fortement baissiers. Il faut cependant rester prudent face à de grandes incertitudes. À ce jour, face à une production qui ne cesse de croître, la demande a toujours suivi. Pour le soja en particulier, le monde et surtout la Chine ont faim de protéines. Sur la Russie et l'Ukraine qui comptent dans le paysage, le conflit larvé semblant parti pour durer pourrait avoir des conséquences économiques difficiles à anticiper. Et puis toujours en fond d'écran : l'éventualité d'un retour d'El Niño avec ses conséquences surtout pour l'huile de palme.