Nouveau « coup de blues » sur les marchés

Le soja en début de semaine dernière s'est trouvé aspiré vers le haut par le rapport USDA. Pour le soja, ce rapport a pourtant été jugé neutre par les opérateurs avec assez peu de modifications au global sur les grands équi-libres de l'offre et la demande. En revanche, pour le maïs, le rapport jugé haussier a entraîné dans son sillage l'ensemble du complexe cé-réales et oléagineux. Après ce brusque accès de fièvre, le marché s'est stabilisé, les opérateurs étant en attente des arbitrages de la Réserve fé-dérale américaine (FED) sur sa politique mo-nétaire. La décision de la FED n'a finalement pas dissipé l'incertitude, car en ne changeant rien à son taux directeur elle souligne les inquiétudes de la banque centrale sur l'économie mondiale et en premier lieu la Chine. Le marché s'est trouvé affaibli par les rapports américains sur les ventes hebdomadaires de soja qui marquent un net retard par rapport aux précédentes anticipations. Si l'on ajoute à cela que les récoltes de soja ne vont pas tarder à démarrer sur les grandes plaines américaines alors que les semis vont débuter au Brésil sur des surfaces attendues une nouvelle fois record, on s'explique le coup de blues du marché. Certes, la visite d'une délégation chinoise aux États-Unis devrait permettre d'engranger de nouveaux contrats pour les États-Unis, mais tout cela est déjà largement anticipé par un bilan outre-Atlantique que de nombreux observateurs considèrent comme optimiste.
Colza : abondantes importations ukrainiennesLe colza, qui avait suivi le soja et surtout le pétrole la semaine dernière, est lui aussi sous pression. Il retrouve des niveaux bas aux alentours de 363 euros/t en fob Moselle. En dehors des inquiétudes sur l'équilibre de la balance en soja, le colza est également pénalisé par la perspective d'un relèvement de 1 million de tonnes (Mt) des récoltes canadiennes de canola qui pourraient atteindre 14,4 Mt. En France, si la trituration est active sur ce début de campagne, les prix sont malgré tout limités tant par ceux du soja que par les importations de marchandises ukrainiennes avec pour la troisième fois en trois semaines un navire qui a déchargé 38 000 tonnes de graines à Rouen. À noter toutefois que pour la campagne prochaine, la concurrence de ce pays devrait être réduite en raison de la sécheresse qui a perturbé la campagne de semis.
Le tournesol pour le moment résiste et fait cavalier seul sur des cours en hausse cette semaine. Il trouve du soutien dans un début de récolte en France qui confirme des rendements en baisse. Paul Varnet