Norme Iso 9001 : la dernière version est née
> La version 2015 allège encore l'aspect documentation avec l'objectif affirmé de performances.
Plus de 1 100 000 organismes, dont 31182 entreprises agroalimentaires, sont certifiés dans le monde selon la norme Iso 9001 pour « s'organiser afin de fournir durablement des produits et des services de qualité pour améliorer la satisfaction de leurs clients », comme l'explique Kevin McKinley, le secrétaire général de l'Iso. D'application volontaire, cette norme est la plus utilisée au niveau international. Depuis 2000, et sa dernière mise à jour importante, les méthodes de management ont beaucoup évolué, en réponse aux grandes évolutions économiques et concurrentielles. Le travail de révision de cette norme a pris trois ans, avec des experts de 95 pays participants ou observateurs. L'objectif est de disposer d'une norme compatible avec les nouveaux enjeux comme l'accélération de la mondialisation, la complexification de la supply chain ou la nécessité d'une grande agilité numérique. Nigel Croft, qui a dirigé le groupe d'expert, résume le processus : « nous ancrons fermement la norme dans le XXIe siècle ».
Démarche de progrèsLes modifications de la norme sont en fait « plus des évolutions que des révolutions avec une norme moins prescriptive que la version précédente et plus centrée sur la performance », explique l'Afnor. L'approche choisie combine l'analyse des risques (implicite dans les versions précédentes) et la démarche de progrès qui s'appuie sur le cycle PDCA (« plan do check act ») et ses quatre étapes : planifier, réaliser, vérifier, agir. Les versions de 2000 et de 2008 étaient déjà moins exigeantes que les précédentes en matière de documentation de procédures et de résultats, en étant davantage centrées sur le ma-nagement. C'est dans cette tendance que s'inscrit la version 2015, qui allège encore cet aspect documentation avec l'objectif affiché de performances via l'approche processus.
En France, sur les 29 000 certificats Iso, 900 sont détenus par des entreprises agroalimentaires en Iso 9001 et 400 en Iso 14001. Parmi ces dernières, 90 % ont la double certification. Or, l'une des évolutions majeures de l'Iso 9001 2015, c'est justement l'articulation avec les autres systèmes de management mis en place dans les organisations, notamment le management de l'environnement. « Nous avons rédigé la nouvelle version de l'Iso 9001 pour qu'elle soit plus facilement intégrée dans les autres systèmes de management. Elle favorise également la construction de standards de qualité sectoriels », explique Kevin McKinley. Toutes les certifications doivent être mises à jour. Outre la nouvelle version de l'Iso 9001, viennent aussi d'être publiées la mise à jour de la norme 9000 (qui précise les concepts et le vocabulaire de toute la famille des normes 9000) et la nouvelle version de la norme Iso 14001.
Elle en détaille les exigences spécifiques (alinéa 4.4), notamment la prise en compte des risques et des opportunités pour attirer de nouveaux clients, développer des nouveaux produits ou services, réduire les rebuts ou améliorer la productivité. Elle invite les organismes à analyser le contexte dans lequel ils évoluent (enjeux internes et externes) et à élargir leurs réflexions aux acteurs qui pourraient avoir une influence sur leurs activités, les « parties intéressées pertinentes ». La valeur de l'entreprise ne s'arrêtant pas à son seul bilan comptable, l'Iso 9001 2015 incite donc à identifier ses connaissances clés : réglemen-tation, retours d'expérience, partage de savoir… Les entreprises ont trois ans pour se mettre en conformité avec la nouvelle version.