McDo et Océane reconduisent leur contrat sur la tomate
> De gauche à droite : Sébastien Tripon (Florette Food Service), Dominique Visonneau (Océane) et Baptiste Brunello (McDonald's France).
McDonald's France, son fournisseur historique de fruits et légumes Florette Food Service et leur fournisseur de tomates Océane remettent le couvert. Les trois partenaires ont signé, le 24 juin à Basse-Goulaine (44), un renouvellement de leur contractualisation pluriannuelle débutée en 2013. Le contrat porte toujours sur une quantité de 1000 tonnes de tomates rondes à prix fixe, sur la période juin-octobre et pour une durée de trois ans. McDonald's achète 8 500 tonnes de tomates chaque année, 6 000 t à Florette et 2500 t auprès de Idyl. « 70 % de nos achats alimentaires sont d'origine française, soit 260000 tonnes de matières premières », rappelle Baptiste Brunello, manager achats qualité au sein de l'enseigne. Et dans ces achats, la part de la contractualisation ne cesse de grimper. « Dans le contexte actuel, elle est l'un des éléments qui permet d'apporter une relation gagnant/gagnant, une visibilité à tout le monde », souligne Baptiste Brunello.
Les achats contractualisés ont doublé en un an sur les filières poulet et bœuf (30 000 bêtes), ils concernent aussi le blé, les pommes de terre et les salades. Au total, sur les 39 000 agriculteurs et éleveurs français travaillant avec McDonald's, 2 900 sont en contrat via leur filière.
Une stratégie agroécologique partagéeLe contrat de 2013 était inédit pour la filière tomates. « L'intérêt est de discuter d'autre chose que du prix, de mener un travail de fond sur les sujets qui nous préoccupent tous, du producteur au consommateur, comme la pro-tection biologique intégrée », note Sébastien Tripon, chargé des achats chez Florette Food Service. Dans la lignée de la stratégie agroécologique définie en 2010 par McDonald's France avec ses fournisseurs, le cahier des charges entre les trois partenaires intègre des critères en matière de réduction des gaz à effet de serre, de maîtrise des consommations énergétiques et d'eau, et de réduction drastique des intrants phytosanitaires et fertilisants. Les Serres de Goulaine, où a été signé le contrat pluriannuel, synthétisent l'évolution des pratiques chez les producteurs adhérents de la coopérative Océane. « La serre a été reconstruite en 2013 pour optimiser la croissance et la protection de la plante », indique son propriétaire, Laurent Bergé.
Son effet sur l'environnement a été fortement réduit via de multiples moyens : apports solaires favorisés, récupération et recyclage de l'eau, chaudière biomasse et centrale cogénération, gaines de ventilation active… Des équipements de pointe (caméra infrarouge, caméra Cropview, balance Prodrain…) permettent d'observer en permanence et au plus juste la vie de la plante. Les Serres de Goulaine ont adopté la protection biologique intégrée comme les dix producteurs de tomates d'Océane qui fournissent McDonald's. L'objectif étant de tendre vers le zéro résidu, en utilisant des traitements « ultralocalisés » et les plus naturels possible, explique Laurent Bergé. Le maraîcher a investi 4 M€ dans cette serre de 4 000 m2 . Chaque année, 20 à 30 M€ sont injectés pour moderniser l'ensemble des 71 exploitations d'Océane, précise le président de la coopérative, Dominique Visonneau.
La coopérative Océane, qui compte 49 producteurs, a dégagé l'an dernier un chiffre d'affaires de 140 millions d'euros. Elle a vendu 8 5000 t de légumes frais, dont 52 000 t de tomates et 16 000 t de concombres. En vingt-deux ans, la gamme Océane est passée de deux à dix produits. Son bassin d'implantation permettant cette variété de productions, la coopérative en tire un avantage concurrentiel certain, notamment sur les flux logistiques avec la GMS, son principal débouché (78 % du CA). Des producteurs d'Océane se sont lancés ces dernières années sur les cœurs de sucrine (2,5 millions de sachets trois pièces vendus en 2015), le fenouil, l'oignon botte (2,5 millions de pièces) et ont débuté le persil botte l'an dernier.