L’UECBV revient à la charge sur les dossiers sanitaires
Lors de leur récent congrès d’Estoril (Portugal) fin avril, début mai, les membres de l’Union européenne du commerce du bétail et de la viande (UECBV) ont longuement insisté sur la nécessité d’assouplir certaines règles sanitaires devenues, selon eux, injustifiées scientifiquement et extrêmement coûteuses. Les membres de l’association mettent en avant l’exemple emblématique de la recherche systématique de la présence de l’ESB – très exceptionnelle – chez les bovins âgés de moins de 36 mois.
La mise en évidence de chaque cas positif dans cette catégorie coûterait en moyenne 80 millions d’euros à la collectivité, selon leurs calculs. « Il y a peu de temps, j’ai eu l’occasion d’en parler avec un spécialiste de la recherche sur le cancer, » raconte Laurent Spanghero, réélu président de l’UECBV lors du dernier Congrès. « Je peux vous dire que des sommes pareilles seraient bien utiles pour combattre cette maladie qui fait des ravages en Europe ».
Plusieurs dossiers sanitaires litigieux
Outre le relèvement à 36 mois de l’âge à partir duquel devraient être menés des tests systématiques, les membres de l’Union militent pour le relèvement de l’âge de retrait de la colonne vertébrale à 24 mois, contre 12 aujourd’hui. « On ne voit pas en effet, la raison pour laquelle on maintient 12 mois, puisqu’aucun cas n’a jamais été décelé sur des animaux de moins de deux ans », s’étonne un spécialiste de l’ESB. Enfin, autre point de litige : les intestins du veau. Les industriels européens souhaiteraient que Bruxelles les retire de la liste des matériels à risque spécifique, hormis l’iléon distal.
En mettant en avant, là encore, le manque de justification scientifique au maintien d’une mesure aussi radicale.
Les préconisations des industriels ne laissent pas Bruxelles insensible, comme en témoigne la présence de plusieurs hauts responsables de la Commission de Bruxelles à Estoril. On a pu également s’en rendre compte à la lecture du récent rapport de la Commission au Conseil et au Parlement européens sur l’étiquetage de la viande bovine dans lequel apparaissaient plusieurs revendications anciennes des industriels.
Une organisation très écoutée
« L’UECBV est d’autant plus écoutée qu’elle dispose d’une représentativité indiscutable », souligne Laurent Spanghero, probable candidat à sa réélection à la tête de la FNICGV lors de son congrès de Strasbourg en juin prochain. Alors même que l’Europe s’élargit à 25 membres, l’UECBV en compte en effet déjà… 30. Lors de leur récent congrès, les membres ont acté l’arrivée d’un nouveau partenaire, pas encore membre de l’Union : la Bulgarie.
« Lorsque vous arrivez à Bruxelles avec des positions communes à 30 états, c’est sûr que vous êtes regardé avec un peu plus d’attention que lorsque vous ne représentez que vous-même », souligne Laurent Spanghero. Un argument qui rend le président de l’UECBV optimiste.
Son organisation, qui vient de se doter d’une nouvelle commission spécialisée sur la viande hachée, compte sur l’arrivée d’une nouvelle Commission européenne, à l’automne prochain, pour faire évoluer en douceur des dossiers sanitaires toujours très sensibles.