Loué : le poulet entier à la peine
Malgré de bons résultats des secteurs bio, dinde, œuf et découpe de poulets, les Fermiers de Loué souffrent de la baisse très forte de la consommation des poulets entiers.
Avec -8 % l’an dernier, «les poulets entiers de Loué ont souffert des images négatives mises dans la tête des consommateurs quant aux élevages avicoles», estime Yves de la Fouchardière, directeur de la Coopérative agricole des Fermiers de Loué (Cafel). «Comment, sinon, expliquer ce quasi-effondrement», se demande le président, Philippe Pancher : « les poulets entiers sont moins consommés par la nouvelle génération, nous le savons, mais le recul annuel ne dépassait guère jusqu’à présent 2 % ». Autre preuve, les découpes bondissent de leur côté de 6 %, portées par les 45 M€ d’investissement dans le site Cavol, spécialisé dans l’abattage et la découpe. Mais, 70 % des poulets sous label sont encore vendus entiers.
De bonnes nouvelles tempèrent néanmoins ce que Yves de la Fouchardière appelle « la troisième crise du poulet » : le bio progresse (+22 %), la dinde aussi (+5 % dans un marché en baisse) et les œufs affichent encore +2 %, soutenus également par les 15 M€ d’investissement dans Lœuf, qui s’équipe actuellement d’une troisième conditionneuse. Les Fermiers de Loué tirent toutefois aussi la sonnette d’alarme face aux distorsions de marges appliquées par les GMS qui, parfois, proposent même des œufs bios moins cher que des œufs labellisés.
Pour réagir face aux difficultés du poulet entier, la coopérative insiste sur le bien-être et veut le prouver grâce à l’étiquetage en classe A de 100 % de ses éleveurs, visée en septembre (audits en cours), soutenue par les 220 nouveaux kilomètres de perchoirs dans les bâtiments de chair. Elle réduit également le parc de bâtiments en arrêtant les 50 plus vétustes sur les 2 700 de ses adhérents. La Cafel défend également ses positions en refusant les confusions engendrées par les étiquettes vertes des poulets La Nouvelle Agricultre, montrés du doigt par Philippe Pancher.