Aller au contenu principal

L’inquiétude pèse sur la filière bovine

Le manque de disponibilité en viande bovine est particulièrement flagrant depuis le début de l’année. Ce phénomène est actuellement accentué par le retard dans la collecte de lait, mais il risque de devenir chronique et inquiète fortement les entreprises de transformation.

Au dernier conseil de l'Ofival, mercredi, les débats ont essentiellement porté sur l'avenir proche de la filière bovine.

Une baisse de production préoccupante

La baisse de production dans l'UE devient préoccupante pour les opérateurs. Pour le premier trimestre 2005, le recul devrait atteindre 3 %. Plusieurs facteurs sont en cause, comme la décapitalisation chronique des cheptels, laitiers surtout, et le fait que beaucoup de pays sont aujourd'hui en retard par rapport à leur quota laitier et effectuent donc très peu de réformes. En plus, au 1er janvier de cette année, dix pays sur les 15 de l'ancienne Union ont choisi l'application de la réforme de la PAC, et quatre d'entre eux se sont décidés en faveur d'un découplage total. Dans ces 4 pays gros producteurs de viande bovine : l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Italie, qui n'ont pas opté pour le maintien de la prime à l'abattage des gros bovins, les abattages ont été fortement anticipés sur les mois de novembre et décembre, entraînant un creux de production pour le début de cette année. Selon l'Ofival, pour l'ensemble de l'année la production européenne pourrait diminuer de 2 %.

En France, c'est essentiellement le retard de collecte laitière qui entraîne le manque d'offre actuel. En janvier, les abattages ont accusé un très fort repli (- 5,8 %), essentiellement due à la baisse des femelles : - 11,3 % !

L’effet sur les prix a été immédiat

L'effet sur les prix a été immédiat, et ils ont en moyenne progressé de 11 % dans l'UE sur les neuf premières semaines de l'année. La hausse est particulièrement impressionnante aux Pays-Bas : + 33 %, ainsi qu'en Allemagne : + 20 %. En France, le prix moyen pondéré a la production des gros bovins a augmenté de 12,5 % depuis le début de l'année.

L'année dernière en France, le niveau des exportations s'est maintenu, avec un flux un peu plus important vers la Grèce (suite aux JO), et en léger recul vers l'Italie et l'Allemagne.

En revanche, la baisse des disponibilités nationales a contribué à la poursuite des importations (+17 %), et celles-ci devraient sans tarder retrouver les niveaux d'avant la crise de l'ESB…

Une consommation limitée par les disponibilités

Ces importations risquent de plus d'être accélérées par un phénomène assez exceptionnel pour une filière carnée : une baisse de la consommation due non pas à un désintérêt des acheteurs mais à une baisse du disponible. Ainsi la consommation mesurée par bilan en France au premier trimestre pourrait être en baisse de 3,7 %.

Cette situation entraîne aujourd'hui de nombreuses interrogations sur l'avenir des entreprises de transformation dont la rentabilité risque d'être mise à mal si les prix en production continuent leur progression, alors que la concurrence à l'importation reste vive et que les prix de vente à la GMS ne sont pas revalorisés. Faudra-t-il mettre en place des systèmes de contractualisation pour garantir l'approvisionnement ? Et la baisse de production et le besoin accru de recourir aux importations risquent en même temps d'affaiblir notre position lors des négociations engagées avec le Brésil au sein de l'OMC…

Les plus lus

Mâles bovins d'un an de race limousine au pâturage.
Broutards et jeunes bovins : les prix de marché dépassent les nouveaux prix de revient

Les prix des vaches, jeunes bovins et broutards continuent de progresser. Pour ces deux dernières catégories, ils dépassent…

oeufs dans une casserie
Hausse fulgurante des prix des œufs en Europe

Même s’ils n’atteignent pas les sommets affichés aux États-Unis, les prix des œufs en Europe ont bondi cette semaine, et…

un marteau aux couleurs du drapeau américain écrase un conteneur européen
Taxes Trump de 25 % sur l’Europe : qui est concerné dans l’agroalimentaire

Dans une diatribe, le 26 février, Donald Trump a annoncé son intention d’imposer des droits de douane de 25 % sur les produits…

graphique de prix
Les prix des œufs américains dépassent 1000 €/100 kg

La grippe aviaire fait des ravages aux États-Unis avec 30 millions de poules perdues en 3 mois. De quoi créer des ruptures d’…

des poules oranges
Prix des poules pondeuses – Cotation réalisée le 21 février 2025

La CPP est publiée dans Les Marchés un lundi sur deux et couvre une période de deux semaines. La CPR est publiée dans Les…

rayon oeuf en gms
Ovosexage : la GMS refuse de payer, les éleveurs en première ligne

L’accord provisoire sur le financement de l’ovosexage trouvé par l’interprofession expire fin février. Mais les discussions…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio