L’impact du futur étiquetage de l’origine des viandes
Le 13 décembre 2014, l’étiquetage de l’origine deviendra obligatoire pour les volailles, ovins, porcins dans l’Union européenne. Une étude d’impact servira à définir les nouvelles règles. Lors de son congrès, la FNICGV a livré sa propre enquête.
«Copier-coller l’étiquetage du bœuf aurait des conséquences radicales sur la productivité dans l’industrie porcine et ovine », selon François Frette, de la FNICGV (Fédération nationale de l'industrie et du commerce en gros de viande). Une enquête sur la généralisation de l’affichage de l’origine à toutes les viandes a été présentée le 7 juin au congrès de la fédération. Menée auprès de 19 unités de piéçage, elle permet d’évaluer le niveau de préparation des filières et de mesurer l’impact du futur étiquetage européen, applicable au 13 décembre 2014 (lire l’encadré). 42 % des ateliers de viande porcine et ovine utilisent déjà les critères « né, élevé, abattu » pour créer des lots à l’entrée d’usine. Cela, en majorité parce que seule l’origine France y est traitée, plus rarement à la demande des clients. « L’effet boomerang d’une réglementation compliquée est que le client reporte la contrainte sur le fournisseur, a souligné François Frette. Exemple, le restaurateur se contente d’une seule origine de viande. »
Des déclassements vers l’alimentation animale
L’étude met en lumière un très grand nombre de lots de réception en atelier bovin : 15 fois plus qu’en porc, 27 fois plus qu’en ovin. Pour ces derniers, les lots constitués à l’entrée d’usine sont respectivement 3,3 et 3,6 fois plus gros en volume par rapport au bœuf. Même constat pour les lots de fabrication, avec des écarts certes réduits. À ce stade, « les exigences d’un étiquetage très complet des chutes de parage bovines représentent des contraintes énormes et sans avantage pour le consommateur », a-t-il estimé. Aucun atelier de piéçage, quelle que soit l’espèce, ne destine ces types de produit à la consommation humaine directe. « Certains opérateurs préfèrent les déclasser vers l’alimentation animale pour ne pas avoir à gérer la complexité de l’étiquetage de l’origine. » Or, les chutes de parage représentent 5 à 15 % des volumes mis en fabrication. « Ne pas pouvoir les valoriser à cause de contraintes d’étiquetage disproportionnées appauvrit l’atelier de piéçage. Cela influence nettement le prix de la viande pour le consommateur. »