Aller au contenu principal

L’hiver de toutes les interrogations

L’addition de la crise profonde qui a affecté cet été les producteurs de pêches et nectarines n’est toujours pas connue avec précision. Toutefois, la filière est exsangue et des rapprochements sont envisagés entre structures.

Pour la troisième année consécutive, les producteurs de pêches et nectarines des Pyrénées-Orientales ont connu une saison calamiteuse. Collision avec les productions espagnoles, mauvais début de campagne, temps estival maussade, crise économique, crise du concombre, chutes de rendement, les raisons de la déroute sont nombreuses. Alors que la taille commence dans les vergers, bon nombre d’exploitations sont à sec de trésorerie. Les coopératives, principales structures de mises en marché dans le département, ont également payé un lourd tribut cet été. « Nous n’avons pas encore de données précises, témoigne Éric Hostalnou, chef de service à la chambre d’agriculture des Pyrénées-Orientales, mais nous entendons bien qu’il y a des tensions partout, chez les fournisseurs, dans les banques. Il n’y a plus de trésorerie. C’est moins brutal que dans le Gard, mais tout est compliqué. » Au CER des Pyrénées-Orientales, Claire Verdier s’est penchée sur la question dès cet été en effectuant des simulations. Les résultats sont pour le moins inquiétants. « J’ai pu identifier environ 30 % des exploitations arboricoles comme étant saines, avec possibilité d’emprunter normalement si les banques jouent le jeu pour passer le cap. Pour le reste, les exploitations sont dans des situations difficiles, à des degrés différents, mais toutes lourdement endettées, avec un endettement supérieur à 15 % du produit brut, et sans aucune trésorerie ni beaucoup de moyens de rémunérer les producteurs ou d’investir dans les vergers », explique-t-elle. À tel point qu’une réduction de la surface du verger est envisagée dès la prochaine saison. « Les dossiers d’agriculteurs en difficulté ne portent que sur des reports d’échéances, ce n’est pas avec ça qu’on peut refaire une trésorerie pour acquérir les intrants, payer les ouvriers pour la taille » poursuit Éric Hostalnou. Quant aux mesures annoncées en septembre par le ministre, elles seront forcément insuffisantes.

Rapprochements en vue ?

« La situation est très difficile pour tout le monde, reconnaît Yves Aris, président de la FDSEA 66, mais nous réfléchissons sur notre produit, sur la façon de le consommer et sur ce que nous pouvons faire collectivement, avec les structures, voir comment nous pouvons mettre de la cohérence dans nos outils et nos actions. » Il faut aussi s’attendre à des mouvements importants du côté des structures, avance même Julien Guillouche, directeur de la coopérative La Melba, entreprise qui s’en est honorablement tiré cette année. Des rumeurs de rapprochements circulent, notamment entre Terranéo et Saveur des Clos, qui comptent parmi les principaux opérateurs du département. En mai prochain, le paysage aura peut-être changé dans les Pyrénées-Orientales. Et il faudra que la saison soit bonne, terriblement bonne.

Les plus lus

entrepreneurs français en ukraine
Volaille en Ukraine : « Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une forte pénurie de main d’œuvre »

Au début de la guerre en Ukraine, l’activité a fortement été perturbée. Témoignage d'un entrepreneur français…

Un abattoir accusé de faire chuter le prix du porc en France

Le prix du porc à Plérin continue sa chute pour la huitième semaine consécutive.  

un graphique avec une courbe, sur fond de grains de colza, soja et tournesol
Les prix du tournesol flambent avec la mauvaise récolte

Comment ont évolué les prix des oléagineux ces 7 derniers jours ? Les journalistes de la Dépêche-Le petit Meunier vous…

La cotation spot Atla du beurre cube dépasse un record historique
Prix du beurre : à près de 8 200 €/tonne, un record historique battu

La cotation Atla du beurre spot a dépassé cette semaine la barre des 8 000 €/tonne pour la première fois depuis sa création.…

vaches dans les champs
Viande bovine : « Il faut financer un maillage territorial des abattoirs » pour la FNH

La Fondation pour la Nature et l’Homme (FNH) le dit sans tabou : la filière bovine est enlisée dans une crise économique…

un bureau avec des oridnateurs, des mains, vue de haut, du café
Egalim 4 : les 5 propositions des députés en charge de l’évaluation de la loi

Les ex-députés de la majorité Anne-Laure Babault et Alexis Izard avaient fini leur mission d’évaluation d’un potentiel Egalim…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 90€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Les Marchés
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez vos publications numériques Les Marchés hebdo, le quotidien Les Marchés, Laiteries Mag’ et Viande Mag’
Recevez toutes les informations du Bio avec la newsletter Les Marchés Bio