L’étiquetage du nano-argent en question
Face à la croissance des utilisations de nano-argent dans les emballages de produits alimentaires, l’Europe hésite encore sur la position à adopter.
La difficulté d’identifier les produits contenant des nano-ingrédients est indéniable, aucun étiquetage n’étant obligatoire. Dans le domaine alimentaire, la question se pose notamment pour le nano-argent dans les emballages, utilisé pour ses propriétés antibactériennes. Plusieurs sociétés d’analyses de marchés, tant américaines qu’européennes, estiment que cette application devrait exploser dans les 5 prochaines années. Le mouvement est donc déjà engagé, mais sans cadre réglementaire.
Seule action concrète en matière d’information sur les nanomatériaux, le Parlement européen a tranché pour les cosmétiques en demandant la mention « nano » entre parenthèses devant l’ingrédient concerné, suivie des coordonnées des autorités à contacter pour toute demande d’informations complémentaires.
L’union américaine des consommateurs estime cependant cette mention de taille insuffisante, d’autres associations revendiquent des mentions telles que « nano-inside » ou « nano-free » Ainsi, la Soil Association britannique de promotion de l’agriculture biologique certifie depuis janvier 2008 des cosmétiques, aliments et textiles dépourvus de nanomatériaux fabriqués par l’homme.
Une mise en œuvre difficile
Si l’étiquetage des nano-produits est une revendication qui semble aller de soi, sa mise en œuvre soulève des difficultés méthodologiques, juridiques et opérationnelles qui démarrent dès la définition des nano-particules (taille et propriétés). Faut-il un étiquetage des ingrédients uniquement ou également des auxiliaires technologiques ? L’étiquetage doit-il être systématique, des claviers d’ordinateurs aux dentifrices ? Quelle est la nature de l’information pertinente face à la diversité des risques et des bénéfices possibles ?…. D’autant que les difficultés de mesure des nanoparticules compliquent les contrôles.