L'Espagne récolte encore moins qu'en 2013
> Une production estimée à 160 000 t en France contre 87 000 t en Espagne.
Contrairement à la pêche et la nectarine, où les volumes attendus placent la saison en cours dans les années risquées, la campagne de l'abricot s'annonce plus tranquille. Les prévisions européennes rendues publiques au Medfel mi-mai – alors que les premiers fruits étaient déjà sur le marché – envisageaient une récolte légèrement inférieure à la moyenne des cinq dernières années, soit 520 000 tonnes au lieu de 530 000. De quoi ramener le marché et les producteurs dans la normalité après une année 2013 rendue très difficile par les conditions météorologiques et une récolte très déficitaire commencée avec une quinzaine de jours de retard dans les différents pays producteurs en Europe.
“En Espagne, il se plante de nouveaux vergers
” Pour la saison 2014, après un hiver marqué par la douceur, Éric Hostalnou de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales, envisage une production de 160 000 tonnes en France, 210 000 tonnes en Italie et un peu moins de 87000 tonnes en Espagne. Avec une hétérogénéité assez forte selon les variétés, certaines, réclamant un repos hivernal plus prononcé, n'ont pas eu le temps de latence suffisant pour donner une bonne floraison et une nouaison correcte. Bien implanté en France, où le verger supplante depuis une paire d'année en surface le verger de pêches nectarines, l'abricot vit des heures plus complexes en Espagne. Les évolutions concernant l'abricot y sont le plus sensibles pour les années à venir avec une production attendue en 2014 inférieure à la calamiteuse campagne 2013.
Vergers vieillissantsDans la région de Murcia, la principale variété précoce, Bulida, a souffert d'un épisode venteux au moment de la floraison qui a abouti à une nouaison de piètre qualité. Combiné à un verger fort vieillissant, cet accident entame profondément le potentiel espagnol. Les 87000 tonnes attendues dans le pays sont supérieures à la moyenne des cinq dernières années, mais bien en retrait par rapport à 2013. « Il faut conserver un œil sur l'Espagne, car il se plante de nouveaux vergers, plus au nord notamment en Aragon, dans un processus de diversification des vergers en complément des pêches et nectarines », note toutefois Éric Hostalnou.
Très touchée l'an passé par les conditions météorologiques, la Grèce revient dans la partie en 2014 avec une récolte attendue proche de la moyenne des cinq dernières années à un peu plus de 60 000 tonnes.
Si les premiers abricots ont été récoltés en Roussillon fin mai, il a fallu encore quelques jours pour voir arriver les volumes français. « Les opérateurs nous ont fait part de bonnes charges sur les arbres pour le gros des variétés. Seuls les fruits tardifs, dont les vergers semblent un peu moins chargés, seront peut-être un peu moins présents et la fin de saison donc un peu plus compliquée ; mais il y aura du Bergeron de la vallée du Rhône en quantité », précisait Éric Hostalnou au Medfel. Contrairement à la pêche, la relative absence des Espagnols sur la production d'abricot permet aux Français de s'appuyer sur des marchés moins concurrentiels et des saisons moins risquées.