Les ventes de Bordeaux manquent de bouquet
Effet Sarkozy, concurrence des vins du Nouveau Monde, des vins de table… Les explications avancées pour expliquer les difficultés des vins de Bordeaux ne manquent pas dans la bouche des responsables du Syndicat viticole des AOC Bordeaux et Bordeaux supérieur. « A elles seules, les mesures prises par le ministre de l’Intérieur ont entraîné une baisse des ventes de 300 000 hl», estime Yves d’Amécourt, le secrétaire général du syndicat. Au global, le syndicat fait état, pour la campagne 2002-2003, d’un repli de 7 % (en volume) concernant les vins rouges tandis que la situation des blancs s’est encore plus dégradée, sans que le syndicat précise dans quelle mesure. « Mais, si la difficulté des vins rouges provient d’un déficit de la demande, celle des vins blancs est liée à une offre insuffisante », explique M. d’Amécourt. Dans ce contexte, seules les ventes directes des viticulteurs (+8%), celles de Bordeaux rosés et des Clairet (+11%) ainsi que celles de Bordeaux supérieur sur le marché des bouteilles, ont réussi à tirer leur épingle du jeu. Les exportations, elles, sont en recul de 6 %. Cette baisse concerne l’UE (-10 %) qui concentre 70 % des volumes exportés tandis que les ventes dans les pays tiers progressent de 5 %.
Les responsables du syndicat bordelais restent toutefois optimistes à l’image de Rémy Garuz, son vice-président, qui voit dans la mauvaise passe de la maison Calvet « plus le résultat de choix inopportuns comme celui de rester en ville et donc de ne pas se moderniser, que la marque d’une viticulture en difficulté». Reste que selon Les Echos, la Mutualité sociale agricole fait état de problèmes croissants dans le recouvrement des cotisations tandis que le taux des créances douteuses et litigieuses détenues par le Crédit Agricole d’Aquitaine sur la production est passé en un an de 4,5 % à près de 6 %. La solution miracle n’existe pas mais pour M. d’Amécourt, le bag in box apparaît comme une possibilité. En GMS, ses ventes se développent à grande vitesse (+39% de croissance annuelle sur les 4 dernières années) et représentent désormais 7 % des volumes commercialisés dans ce circuit qui écoule 133 millions de bouteilles de Bordeaux et Bordeaux supérieur et plus de 7 millions de Bordeaux blanc par an.