Les stocks chinois pèsent sur le soja
Les prix du soja restent élevés même s'ils marquent les premiers signes de faiblesse, toujours soutenus par les perspectives de stocks très faibles aux États-Unis, encore réduits dans le dernier rapport du département américain à l'agriculture (USDA) à un niveau historiquement bas du ratio stocks sur utilisations.
Le premier bateau de graines brésiliennes est arrivé aux États-Unis et l'on en attend d'autres. L'USDA maintient un objectif d'importations chinoises de 69 millions de tonnes ce qui paraît déconnecté de la réalité : en Chine, les marges de trituration sont négatives, les stocks sont pléthoriques ; et la semaine dernière, plusieurs opérateurs ont fait défaut pour un total de 0,5 million de tonnes ! Ce qui traduit une politique plus stricte des banques chinoises. Ces premières défections chinoises commencent à peser sur la tendance.
Au Brésil, la Conab a augmenté ses perspectives de récolte de 600000 tonnes à 86 millions de tonnes alors que la moisson est réalisée à 85 %. Les opérateurs attendent entre 84 et 88 millions de tonnes de production. Après des exportations record de 6,2 millions de tonnes en mars, on attend un déclin durant les mois prochains.
En Argentine, la récolte est bloquée par les pluies torrentielles : 14 % seulement des surfaces ont été moissonnées et les agriculteurs ne semblent pas déterminés à liquider leurs stocks considérables. Les semis ont commencé dans le sud des États-Unis. Des pluies sont attendues, ce qui devrait améliorer les conditions d'implantations.
El Niño : les premiers signes pourraient apparaître dès juinÀ noter cette semaine, les informations qui se font de plus en plus insistantes et précises sur l'éventualité du retour du phénomène climatique El Niño. Cette année, les premiers signes pourraient apparaître dès le mois de juin, voire dès le mois prochain, selon l'Organisation météorologique mondiale, confirmant les craintes des bureaux de prévision aux États-Unis, au Japon et en Australie, selon lesquelles El Niño a de 25 % à 70 % de chances de se manifester à nouveau, cinq ans après sa dernière apparition marquante.
Les dernières tonnes de colza paraissent bien difficiles à collecter en France. Les exportations canadiennes de colza accusent toujours un retard de 400000 t par rapport à l'an passé à la même date alors que les dernières prévisions font état d'une progression des surfaces mises en œuvre cette année de 6 % dans ce pays. En Australie, exportateur clé, les perspectives sont excellentes et un bateau a déchargé la semaine dernière 42000 t de colza australien à Rouen.