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Les signes de qualité en quête de repères

« En Espagne, il faut six mois pour obtenir une IGP. En France, cela demande au moins trois, quatre voire cinq ans. Combien de temps un système aussi déséquilibré peut-il tenir ?» Cette réflexion mêlée d’amertume entendue à maintes reprises au récent salon de l’agriculture résume à elle seule le désarroi d’un certain nombre d’opérateurs agricoles et alimentaires français impliqués dans les signes de qualité. En cause ? Le décalage entre la réglementation française qui prévoit, conformément à la lettre de la loi d’orientation agricole de 1999, que les candidats à l’IGP soient préalablement titulaires d’un signe officiel de qualité national et des opérateurs étrangers qui ne sont pas soumis à la même règle.

L’agacement des producteurs tant en viande bovine que dans d’autres produits est d’autant plus grand que leurs voisins sont de plus en plus nombreux à déposer -et décrocher - ce précieux sésame européen. Obtenant ainsi dans leur portefeuille un précieux atout de marketing, une protection géographique et surtout un accès aux fonds européens dédiés aux produits d’origine.

La CCP en ballotage

Cette grogne s’inscrit en outre dans un climat de défiance croissant à l’égard d’un des signes officiels de qualité français, la certification de conformité produit. La CCP a toujours souffert de son caractère strictement « business to business » et de son peu de notoriété auprès du grand public.

Elle a en outre été « lâchée» par la plupart des distributeurs et par l’interprofession viande bovine -qui n’en avait plus l’utilité. Au terme d’une longue bataille, la Communauté européenne a ouvert la possibilité aux producteurs de boeuf remplissant les exigences d’un cahier des charges contrôlé de pouvoir faire mention de l’origine des viandes dans la dénomination commerciale. Une procédure qui a ouvert la voie depuis 3 ans à de nouvelles marques collectives régionales ou nationales faisant référence au terroir d’origine des élevages et des produits. Ballotée et contestée, la certification est elle-aussi à un tournant. Qui pourrait décider de l’avenir du système de qualité français.

Rédaction Réussir

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