Les signes de qualité : crédibles mais pas toujours pertinents
L’Institut national de recherche agronomique (Inra) indique, dans son dernier bulletin de presse, travailler sur l’accueil par les consommateurs des informations transmises par les signes officiels de qualité qui se dont développés afin de donner confiance tant en ce qui concerne le produit qu’à celui qui le fabrique ou le vend.
Mais, y réussissent-ils ? Pour répondre à cette question, l’Inra a tout d’abord cherché à savoir si ces signes étaient pertinents. Autrement dit s’ils avaient un sens, aux yeux des consommateurs et si ces derniers étaient prêts à payer plus cher les produits concernés.
L’Appellation d’origine contrôlée (AOC) apparaît ainsi comme un signe de qualité pertinent. « Cependant, elle est concurrencée par des marques d’enseignes qui elles aussi mettent en scène l’image de la tradition, du local par des signaux moins complexes comme le cépage dans le domaine du vin», tempère l’Inra.
La CCP reste peu parlante
La pertinence du Label Rouge ne semble pas remise en cause mais l’Institut juge que « son extension hors du secteur de la volaille et à l’étranger demeure très limitée ». Le logo AB pour Agriculture Biologique, apparaît, lui, comme « un signal de qualité dont la pertinence dépasse la définition officielle ». Outre le message de respect de l’environnement qu’il véhicule, il est aussi porteur de valeur sanitaire et nutritionnelle. « Cependant, sur ce dernier aspect sa pertinence est instable », juge l’Inra. Enfin, la Certification de conformité produit (CCP), dernière née des certifications officielles et beaucoup utilisée dans les secteurs alimentaires les plus touchés par les crises alimentaires, a une pertinence « limitée», « s’effaçant derrière la réputation des marques».
Les certifications officielles de qualité semblent en revanche disposer chacune d’un degré élevé de crédibilité auprès des consommateurs. « Sur les marchés, elles résistent mieux que les produits « anonymes » aux crises de confiance alimentaire, voire en tirent profit », indique l’Inra. « D’ailleurs, pour développer leurs propres marques de qualité, les distributeurs s’inspirent de leurs dispositifs d’accréditation, de traçabilité et d’organisation des filières » conclut l’Institut.