Les Rencontres de Cambremer consacrent le rapport Scotta
Le texte de l’eurodéputé italien Giancarlo Scotta sur l’avenir des signes d’origine a fait l’objet d’un large consensus lors des rencontres normandes sur les AOP-IGP, au début du mois.
Les Rencontres de Cambremer attirent chaque année des gastronomes de plus en plus nombreux venus de Normandie et d’ailleurs. Toutes papilles ouvertes, ils ont convergé vers la petite cité du pays d’Auge, les 1er et 2 mai derniers. Un succès sans précédent, autant populaire que professionnel. La manifestation annuelle de promotion des AOC normandes (fromages, cidre, calvados) a séduit une foule en quête de rencontres et d’achats de produits alimentaires, AOP bien sûr, venus de toute l’Europe et spécialement de la région Midi-Pyrénées, invitée d’honneur. Côté professionnel, la table-ronde annuelle a aimanté une assistance nombreuse (300 participants) d’éleveurs et d’observateurs attentifs au thème des nouvelles conditions imposées par le traité de Lisbonne.
Lenteurs d’enregistrement
Principal sujet de préoccupation ce jour-là : les lenteurs, que déplorent notamment les Français, dans l’enregistrement de leur dossier d’AOP ou d’IGP auprès de la Commission. Bien que « les dossiers français soient très bien préparés » assure David Thual, lobbyiste des AOP-IGP françaises à Bruxelles, la question de l’aire géographique, et plus particulièrement des aires de production et de transformation, est source récurrente de conflit parfois aberrants.
L’Italie s’est ainsi opposée, contre toute logique, à l’enregistrement de l’AOP bœuf Maine-Anjou, a déploré Albéric Valais, directeur de l’ODG Maine-Anjou. « Une fois l’opposition levée et l’acceptation du dossier en enregistrement définitif, la Commission a soulevé la question de l’aire géographique. On n’y comprend plus rien. » Pascal Viné, directeur de cabinet de Bruno Le Maire et Jean-Louis Büer, directeur de l’Inao, n’ont pu qu’acquiescer et compatir…
Le rapport Scotta, visant à adapter le système des AOP-IGP au traité de Lisbonne, a en revanche suscité des commentaires favorables. « La politique de qualité en Europe améliore la compétitivité. C’est une réponse à la banalisation, à la globalisation des marchés et à la crise agricole », a assuré son auteur Giancarlo Scotta. « Ce rapport est un très bon compromis entre les rapporteurs des différents groupes politiques, a applaudi Csaba Tabajdi, député hongrois. La Commission doit l’accepter ». Or, qui sera président de l’Union en janvier 2011, date à laquelle doit être votée la proposition de loi sur les signes de qualité ? Précisément la Hongrie !