Les prix montent en même temps que l'inquiétude

Période du 5 au 11 juillet. Cette nouvelle campagne aura démarré par un vif redressement des cours après une période de grande volatilité entretenue essentiellement par les aléas du climat (weather market), plus d'ailleurs sur les marchés à terme que sur le physique en ce qui concerne la France où la dégradation aggravée des conditions de culture n'est pas un prétexte spéculatif mais une situation concrète. Le conseil céréales de FranceAgri-Mer du 13 juillet 2016 et l'exposé d'un représentant d'Arvalis qui l'accompagnera sont donc particulièrement attendus, mais d'ores et déjà, il est probable que la moisson sera très affectée en volume et en qualité par les conditions météorologiques de ces derniers mois. Les notes de Céré'Obs au 4 juillet concluent à un état « bon à très bon » pour 59 % des surfaces de blé tendre (65 % la semaine précédente, contre 75 % l'an dernier), 55 % de blé dur (55 % ; 78 %), 53 % des orges d'hiver (62 % ; 86 %), 66 % des orges de printemps (71 % ; 66 %) et 69 % des maïs (68 % ; 71 %), le seul à reprendre 1 point en une semaine. Mais l'Association générale des producteurs de maïs (AGPM) estime qu'une pression des ravageurs est à venir. Notons que dans l'Union européenne, et plus encore à l'est de l'Europe, les cultures et récoltes se présentent sous un bien meilleur jour qu'en France.
À souligner, la forte accélération des livraisons aux organismes stockeurs en mai, avec 2 230 000 tonnes (1,3 Mt en mai 2015 et 2014) portant la collecte au 1er juin 2016 à 35,7 Mt, 2 Mt de plus que l'an dernier, même date.
Les acheteurs étrangers sont présentsEuronext a affiché lundi, en clôture, une hausse de 3,25 euros, à 159 euros, ce qui reste certes encore en retrait sur le physique mais se révèle plus réaliste. Le marché du blé reste dans l'expectative. Les premiers tirages d'exportation du début de campagne sont modestes, mais les acheteurs étrangers sont présents, l'Algérie notamment et l'Égypte (revenue à une position plus raisonnable à propos du pourcentage de grains génétiquement modifiés, admissible dans les chargements) qui lance un appel d'offres pour lequel l'origine mer Noire, déjà très active, semble bien placée pour l'emporter. La concurrence s'annonce déjà rude avec la Russie sur cette campagne. Les affaires en orge sont peu importantes et les cours progressent en sympathie avec le blé, tandis que le maïs, au prix relativement stable, a souffert jusqu'ici de la concurrence des autres céréales fourragères auprès des fabricants d'aliments du bétail, même si celles-ci remontent… Pierre Gautron