Les prévisions de récoltes au Brésil plombent le marché

Alors que les achats chinois de graines américaines se poursuivent à un rythme satisfaisant qui maintient l'avance par rapport à la campagne dernière à un niveau de 22 %, plusieurs éléments sont venus changer la donne du complexe oléagineux. Des éléments climatiques tout d'abord avec des conditions globalement satisfaisantes au Brésil, le retour des pluies en Argentine où l'on commençait à s'inquiéter et de fortes chutes de neige aux USA qui permettront aux semis, sur les plaines, de supporter le grand froid.
Mais le phénomène déclencheur d'un retour à la baisse pour le soja est venu du ministère américain de l'agriculture. Le dernier rapport USDA sur l'offre et la demande des matières premières agricoles, publié ce mardi, a pour le soja été jugé baissier par l'ensemble des opérateurs. Pour les USA, alors que les surfaces récoltées ont à nouveau été revues à la baisse, le rendement a de son côté une nouvelle fois été remonté, ce qui conduit à une légère hausse de la production. Mais c'est du Brésil que vient la principale surprise. La récolte, même si elle ne débutera que fin janvier pour les zones les plus précoces, a été revue en hausse de 1,5 million de tonnes (Mt) et devrait atteindre 95,5 Mt. Sauf surprise et malgré l'accroissement programmé de la demande chinoise, cela devrait conduire, toujours selon l'USDA, à un gonflement des stocks de report mondiaux pour le soja, qui passeraient de 89,8 à 90,7 Mt. Le marché a immédiatement réagi à Chicago ce mardi et les cours se sont nettement repliés.
Colza : dans le sillage de l'or noirLe marché du colza, qui la semaine dernière était monté jusqu'à 364 euros/t en fob Moselle, a rapidement embrayé sur celui du soja et se repliait nettement en fin de séance mardi à 360 euros/t. Le colza, qui plus que le soja, est fortement corrélé au pétrole est par ailleurs fragilisé par la baisse ininterrompue des cours de l'or noir. Alors que le prix du brut était déjà en forte baisse, victime de l'accroissement de l'offre en particulier d'origine américaine et d'un ralentissement de la demande, un rapport de Goldman Sachs paru en même temps que le rapport de l'USDA est venu « en remettre une couche ». Pour Goldman Sachs, suivi dans son analyse par la majorité des banques mondiales, le niveau actuel des prix est durable, et le cours de l'or noir devrait se situer pour l'ensemble de l'année 2015 dans une fourchette comprise entre 40 et 50 dollars le baril. Ce n'est qu'en 2016, selon les analystes que le pétrole pourrait repartir à la hausse, mais de façon prudente pour retrouver un niveau de 70 dollars le baril.