Les PME en quête de place et de croissance dans les GMS
Organisée par la Commission des Affaires Economiques du Sénat et la FCD (Fédération des entreprises du commerce et de la distribution), cette troisième rencontre balayait le spectre des interactions entre les PME et les distributeurs (consommateur et PME, service d’achat des enseignes, international).
Ce programme très étoffé abordait également une analyse sur la place des PME en GMS, réalisée par la société Panel International. Elle synthétisait de manière chiffrée les évolutions ayant marqué la période 2001-2003. L’une des données les plus commentée concernait la croissance de 6 % par an des nouvelles références en magasin, une progression énorme qui ne va pas sans poser de problèmes. Philippe Barouck, directeur général de l’enseigne Auchan, soulignait ainsi le « manque de lisibilité croissant » dans les linéaires, accru par la prime à la taille des surfaces : plus un magasin est grand, plus il offre de références pour les PME. Un constat partagé par Jean-Christophe Martin, directeur des Entreprises à la DECAS (Direction des Entreprises commerciales, artisanales et de services) : « le consommateur est perdu, il dispose de trop de sigles et d’informations. C’est le produit, pas la marque qui assure le succès ou non de la PME qui le fabrique».
Une marge de progression à l’international
A quelque chose malheur est bon, puisque la croissance des références a profité aux PME, qui voient leur poids augmenter constamment. Elles représentaient, en 2003, 95,7 % des fournisseurs pour 24,8 % des références (respectivement 1 % et 19 % pour les MDD, ainsi que 3,5 % et 56,2 % pour les groupes comme Danone, Nestlé, etc.). Une disproportion qui marque la position nettement améliorable des PME au sein des GMS, circuit le plus fréquenté par les Français et le plus vendeur.
Pour augmenter leur implantation, les MDD font figure de solution alternative pour les PME, qui en fournissent 86 %. Si la présence en GMS est un facteur important, les petites et moyennes entreprises doivent également composer avec un environnement économique difficile. Georges Ferronnière, directeur marketing de Panel International, constatait depuis 2001 « la réduction du nombre de fournisseurs (PME), soit par disparition, soit par concentration ». Pour y remédier, ou tout au moins essayer d’y apporter une solution, l’avenir des PME françaises pourrait se jouer à l’international, selon Phillipe Rabit, président du partenariat France chez Carrefour. « Dans nos magasins en Pologne, 95 % des produits sont polonais». Ce genre d’exemple illustre la belle marge de progression qui s’offre aux PME françaises. Avec l’élargissement de l’Europe à 25, c’est le genre d’opportunités à saisir.