Les petits vins tiennent mieux que les grands
La campagne « atypique » dont parlait récemment Denis Verdier, président de l’Onivins (lire LM d’hier) pour caractériser la saison 2003-2004 trouve sa synthèse en Languedoc-Roussillon qui dispose de la plus grande production de vins de table et de pays et aussi d’une offre significative en AOC avec une gamme large en qualité et en prix. À la mi-janvier, les vins de table rouges et rosés de la région accusent un retard de près de 10 %, soit 260 000 hectos, par rapport à 2002-2003. C’est avant tout la conséquence de la faiblesse de la récolte, le retard étant surtout constaté dans les deux départements ayant le plus souffert des conditions climatiques : le Gard et l’Hérault. En revanche, les ventes de vins de pays ont progressé de 9 %, soit 176 000 hectos, ce qui compense pour une bonne partie, le recul des VDT. On constate donc une relative stabilité pour l’ensemble des vins de table/vins de pays avec -1,8 %.
Concernant les prix, c’est encore à la faiblesse de la vendange que l’on doit l’évolution exceptionnelle du marché des vins de table. Insuffisamment offerts, ils ont vu leur prix progresser globalement de 18 % avec une moyenne de 4,46 euros le degré hecto dans une fourchette de 4,40 à 4,60 euros selon la catégorie et la qualité. La hausse moyenne des cours des vins de pays a été un peu plus modeste que celle des vins de table, avec + 14, 8 %. mais dans cette hausse, ce sont les plus basiques, les vins de pays de départements, qui ont enregistré la plus forte hausse (+23 %), alors que le dessus du panier, les vins de cépages ne progressaient que de 6,8 %. On notera au passage, la très forte demande en rosé.
Le haut des VDP rejoint le bas des AOC
En vin de table blanc, la production régionale n’est pas très représentative alors qu’en vins de pays avec indication de cépage le vin de pays de Pays d’Oc fait figure de référence. Les volumes traités dans cette catégorie sont en retard de 7,7 % sur la même période de la précédente campagne et les prix très fermes +17,7 %.
En AOC du Languedoc-Roussillon, la situation n’est pas très bonne. Il se traite peu d’affaires et les prix ne décollent pas, entre 65 et 80 euros l’hectolitre. Ce qui revient à dire que le bas de la fourchette des appellations rejoint le haut de celle des vins de pays, illustration de la concurrence qui s’installe entre les deux types de production, créant une évidente confusion.