Les objets connectés s’immiscent dans les flux

On est encore loin des systèmes qui permettraient de suivre un produit de la sortie de l’usine jusqu’au réfrigérateur. Pour autant, les technologies se développent et elles pourraient venir modifier considérablement certains aspects de commerce de détail. Il en fut question lors du récent forum Fodali qui s'est tenu en Dordogne les 7 et 8 juin derniers.
Isabelle Lauret, de la société angevine Qowisio, est notamment intervenue pour présenter ce que pourrait être le futur des objets connectés dans ce secteur. Avec son système complet, la jeune entrepise, qui travaille avec un Super U de la région angevine et un supermarché aux États-Unis, offre une solution complète de suivi des produits jusqu’à ce que le consommateur s’en empare. « Nous sommes aujourd’hui capables de faire un suivi de la chaîne de froid des produits depuis l’entrepôt jusqu’au magasin, souligne-t-elle, avec des bénéfices différents pour les utilisateurs. Connaître ainsi avec précision les conditions de transport et de conservation des produits peut permettre de rassurer le consommateur sur le respect des conditions de conservation de son produit. Mais c’est aussi constituer un outil de gestion de stock : en cas d’incident, on peut trier dans une même vitrine ce qui est affecté ou non. Enfin, couplé à un système d’alerte, ce que nous proposons, cela permet d’éviter des pertes importantes. »
Rassurer les fournisseurs
Isabelle Lauret évoque ainsi le cas de cette vitrine défectueuse dans le magasin avec lequel l’entreprise travaille aux États-Unis. « La vitrine est tombée en panne, mais comme l’alerte avait été programmée pour être répercutée sur le téléphone portable de la personne responsable ce jour-là, elle a pu intervenir et sortir les produits de la vitrine pour les répartir dans d’autres endroits du magasin. Et ainsi, ne pas rompre la chaîne du froid. Nous pouvons programmer les alertes, même si le responsable change tous les jours », assure-t-elle.
Dans le système développé par Qowisio, les données sont la propriété de l’acquéreur de matériels, du réseau et de l’application qui centralise les données collectées sur la durée de vie des produits. « Cela peut être un outil intéressant pour que le fournisseur et le producteur travaillent ensemble. Je pense notamment à des produits fragiles qui sont sensibles aux conditions de transport, stockage et mise en rayon comme le chocolat ou le vin. Transmettre les données des relevés de température peut rassurer les fournisseurs sur le traitement de leurs produits », précise-t-elle.
Si les relevés de température sont la première demande émise aujourd’hui pour ce type de matériel, produit en France, on peut déployer d’autres usages, de la géolocalisation par exemple. « Pour savoir comment et où retrouver les produits dans un entrepôt », explique Isabelle Lauret.
Au-delà, on peut même imaginer des connexions avec le consommateur final. En liant l’application pour smartphone du magasin au client, on pourrait lui transmettre les informations sur les conditions de stockage et de transport des produits.
Le marché de l’IoT
Créée en 2009 à Angers, la société Qowisio a mis au point une solution complète pour les magasins. Au-delà des seules applications en BtoB, les objets connectés font aujourd’hui les gros titres de la presse. Une étude publiée par International data corporation annonçait, en 2016, 28 milliards d’objets connectés en circulation dans le monde en 2020. Objets qui devraient générer un chiffre d’affaires de plus de 7 milliards de dollars (6,25 milliards d’euros). Mais tout le monde n’est pas d’accord quand il s’agit de mesurer la taille du marché de l’IoT (Internet des objets) puisqu’on lit dans d’autres publications le chiffre de 50 et jusqu’à 80 milliards d’objets connectés attendus toujours en 2020.