Les nombreux dossiers chauds de la rentrée
L'été 2014, ou plutôt l'absence d'été en France, prouve à ceux qui en doutaient encore que la filière agroalimentaire reste dépendante de la météo. Un aléa auquel les industriels ont coutume de s'adapter, même si l'hétérogénéité de la moisson cette année complique fortement la tâche des meuniers et laisse augurer des perturbations sur les marchés, pour l'heure encore difficiles à évaluer. À l'aléa climatique s'ajoute aussi en cette rentrée un imprévu devant lequel la filière s'avoue impuissante : l'embargo politique imposé par la Russie à l'agroalimentaire européen. En 2013, les entreprises françaises du secteur ont exporté 619 millions d'euros de produits vers la Russie. Si l'on tient compte des produits transitant par d'autres pays le montant s'élèverait à 1 milliard d'euros, soit 2,3% des exportations agroalimentaires français, précise une note de synthèse de l'Ania. C'est peu, comparé aux 9 milliards d'euros exportés par l'Europe vers son 2nd marché d'exportation. Il faut donc s'attendre au report de certaines productions vers le marché intérieur. La filière porcine paie déjà le prix de cet embargo. Les industriels laitiers commencent à en sentir les effets. Alors quand le gouvernement, dont l'instabilité préoccupe les dirigeants, prépare de nouvelles taxes (le péage de transit) ou réfléchit à mettre en place un affichage nutritionnel, les représentants de la filière que nous avons interrogés voient rouge. Dans notre dossier central, décryptage des dossiers chauds de la rentrée.