Les marchés tentent de se stabiliser

L'USDA et le CIC partagent le même constat : des stocks de soja abondants partout dans le monde. Le Conseil international des céréales dans sa dernière édition a remonté la production mondiale de soja en 2015-2016 à un record de 322 millions de tonnes (Mt). Avec une utilisation totale, elle aussi en hausse, conjuguée à une réduction des stocks d'ouverture, les stocks de clôture mondiaux sont rognés d'environ 3 Mt, à 44 Mt, marquant une légère hausse sur l'an dernier et un record absolu. Bien que les projections soient abaissées, les stocks de report des principaux exportateurs devraient augmenter de plus d'un quart, à la faveur d'une accumulation aux États-Unis. Les prévisions d'échanges mondiaux sont inchangées par rapport à novembre, la hausse de 2 % des volumes s'expliquant par les besoins de la Chine.
Dans ces conditions, les prix demeurent sous pression d'autant que les conditions climatiques en Amérique du Sud sont pour l'heure relativement favorables. De plus, la baisse du réal brésilien par rapport au dollar permet à ce pays de se substituer aux États-Unis pour four-nir la Chine. Le colza de son côté après avoir « dévissé » dans le sillage du pétrole tente de se stabiliser, alors que la maigre récolte française, du fait d'importations qui se développent, ne parvient pas à soutenir les cours.
Petite activité en pois jaunesSelon Terres Univia, les implantations et le développement des pois, féveroles et lupins se sont déroulés dans de très bonnes conditions. Les surfaces de pois d'hiver seraient en progression dans le Centre-Ouest, le Sud-Ouest et l'Est, ainsi que celles de lupins dans le Centre-Ouest. Fait marquant, l'automne et l'hiver hés très doux n'ont pas permis un bon endurcissement des cultures qui sont donc plus exposées au risque de gel.
Sur le marché, l'activité du pois standard a repris tout doucement avec de rares affaires. Le pois est même sorti des formules chez certains fabricants. Dans un environnement globalement baissier en tourteau de soja et surtout en blé fourrager, les cours du pois standard ont reculé, mais pas suffisamment aux dires d'opérateurs. La baisse du prix du pois standard est en fait freinée par la fermeté du marché du pois jaune.
En pois jaunes export qualité humaine, on note la présence d'intérêts acheteurs sur une base d'un prix rendu Rouen valant blé Euronext (mars 2016) +85 euros/t (soit 250,5 euros/t), pour du février-avril. La hausse de la prime (+18 euros/t par rapport à début décembre) a compensé la baisse du blé Euronext. Un nouveau chargement pour le sous-continent indien est en cours de préparation. Cet intérêt acheteur est d'ores et déjà marqué pour la nouvelle récolte. Paul Varnet