Les marchés aux bestiaux ont soif de liberté
Tout membre d’un gouvernement doit s’attendre à des critiques. Même d’un ami de 15 ans. Gilles Rousseau, président de la Fédération des marchés de bétail vif (FMBV), en a adressé quelques-unes à Nicolas Forissier, secrétaire d’État à l’Agriculture. « Laissez-nous travailler, au lieu de sans cesse imaginer de nouvelles contraintes pour le commerce», a-t-il lancé mercredi, lors de son congrès à Châteaubriant. D’après lui, les marchés ne sont « pas défendus par les administrations». Ces derniers sont confrontés localement aux « desiderata variables des services de l’État» et doivent « sans cesse se battre contre des projets visant à anéantir la liberté du commerce».
Concernant la notification de mouvement des bovins, par exemple. « Un mauvais compromis est envisagé à la DGAL», estime-t-il (LM du 22/04). Les gestionnaires de marché risquent de payer pour envoyer leurs notifications à la base de données nationale. En revanche, le décret en préparation sur l’agrément des centres de rassemblement d’animaux est qualifié de « bon projet». M. Rousseau a aussi attiré l’attention du secrétaire d’Etat sur le projet de règlement relatif au bien-être des animaux en cours de transport. Le compromis, examiné lundi à Bruxelles, « menace dangereusement toute l’économie de la filière».
Évolution des cotations
Invité à présenter les attentes des éleveurs vis-à-vis des foirails, Jean-Pierre Fleury, vice-président de la Fédération nationale bovine (FNB), a réclamé des « conditions claires et objectives de formation du prix».
Il a souligné la nécessaire transparence des transactions, en précisant que les machines à classer en abattoir feront évoluer les cotations. « On a besoin de vous pour segmenter le marché avec les races à viande, a-t-il ajouté. Il faut s’assurer que les animaux passant sur les foirails soient bien ‘chartés’.» Jacques Branchereau, président des commerçants en bétail en Pays-de-la-Loire, a réclamé des marchés dynamiques et modernes. « Compte tenu des difficultés croissantes de main-d’œuvre, le travail doit être rapide et efficace.» Il a cité en exemple les parcs de contentions pour broutards du marché de Châteaubriant.