Les industriels agroalimentaires en manque de compétitivité à l'export
Le bilan de l’année 2016 pour les industriels agroalimentaires est compliqué. La conjonction de la volatilité des matières premières, de la guerre des prix dans la grande distribution et de la pression fiscale n’ont pas permis aux industriels de profiter de la reprise économique, a expliqué Jean-Philippe Girard, président de l’Ania, lors d’une conférence de presse le 4 avril. Il craint d’ailleurs que ces problèmes se poursuivent en 2017. « Alors que les planètes n’ont jamais été aussi bien alignées, que la période est plutôt favorable (CICE, pétrole, taux d’intérêt), nous n’avons pas réussi à recréer de la valeur et des marges », a déploré Jean-Philippe Girard. Si évidemment cette situation pèse toujours sur les marges des entreprises (-3,1%, soit près de 4 points depuis 2007), elle fait également perdre de la compétitivité aux entreprises françaises sur la scène internationale. L’excédent commercial du secteur a en effet de nouveau reculé de 12% en 2016 par rapport à 2015 à 7,2 milliards d’euros. La balance commerciale reste positive grâce aux échanges de vins et spiritueux. Entre 2004 et 2016, les exportations françaises ont augmenté de 4% alors qu’elles ont progressé de 10% en Allemagne, ou de 9% en Espagne. Pourtant, selon le président de l’Ania, « c’est là que le potentiel de croissance des entreprises se trouve. La France doit revenir sur le podium ».