Les GMS veulent négocier les tarifs « librement »
Les distributeurs étaient restés silencieux depuis la conférence de presse de Nicolas Sarkozy. Ils sont sortis de leur mutisme hier par la voix de Jérôme Bédier, président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution (FCD). Celui-ci, qui accepte le principe de table ronde prévue fin mai « à condition que les dés ne soient pas pipés », a expliqué d’emblée ne pas partager la vision du ministre de l’Économie quant à une « dérive des prix». « En dehors des produits frais, l’évolution générale des prix des produits alimentaires n’est pas aberrante, elle est en ligne avec l’inflation », estime ainsi M. Bédier pour qui le problème réside plutôt « dans la hausse plus rapide des prix des produits vendus sous de grandes marques par rapport aux MDD ou aux premiers prix». Conséquence pour le président de la FCD : « le risque le plus fort n’est pas l’inflation mais la déflation avec des conséquences sur la segmentation des produits, leur valeur ajoutée et les emplois». Il estime donc qu’une baisse des prix ne pourra être obtenue que si les industriels font un effort. « Ce sont les industriels qui fixent les prix. S’ils ne baissent pas leurs tarifs, les prix ne baisseront pas», prévient-il, atténuant ainsi le poids de la coopération commerciale stigmatisée par ces mêmes industriels. D’où le souhait des distributeurs de pouvoir négocier librement les tarifs des industriels sans risquer la discrimination. La FCD espère également un « assouplissement du seuil de revente à perte pour éviter les rigidités de la facturation d’un service rendu par l’industriel ou le distributeur » ainsi que « la répression des comportements de dumping et de prédation». M. Bédier en a profité pour exprimer sa volonté de ne plus voir les fournisseurs de la GMS être considérés « comme une masse indistincte ». Une manière d’opposer PME et grands groupes. Les premières étant louées pour leur dynamisme quand les seconds ne doivent pas être pris « pour un troupeau de moutons soumis à la grande distribution». M. Bédier attend d’ailleurs une limitation « drastique» des accords de gamme accusés de faire la part belle aux grands groupes au détriment des PME. Quant aux ouvertures dominicales, le président de la FCD les estime « inéluctables» mais ne souhaite pas de conflit sur ce sujet.