Les filières font face à la tourmente E. coli
La France n’a pas à rougir de sa politique sanitaire. Pourtant plusieurs filières, animales et végétales, ont été durement secouées – et le sont toujours – par des soupçons de présence de la bactérie E. coli enterohémorragique ayant provoqué décès et hospitalisations. Concombres et tomates, injustement accusés, ont subi de lourdes pertes. Dans la filière viande, Seb-Cerf ne s’est toujours pas relevé de sa mise en cause dans la contamination de steaks hachés livrés au distributeur Lidl, tandis que Spanghero a été blanchi en quatre jours de tout soupçon de présence d’E. coli dans ses produits. Ayant mis en place une procédure de retrait dès l’alerte par un laboratoire externe qui contrôle ses viandes, l’entreprise de Castelnaudary a maîtrisé la crise de bout en bout. Cette politique de précaution lui aurait toutefois coûté près de 500 000 euros. Quant aux producteurs de graines germées, les cinq principaux acteurs français réfléchissent actuellement à une prise de parole commune pour réhabiliter leur production. Ils vivent depuis deux semaines avec des commandes tombées à zéro et un personnel au chômage technique. Autre victime collatérale de cette vague bactérienne : l’agriculture biologique. Dans un récent sondage, réalisé entre le 15 et le 17 juin pour le WWF, les consommateurs montraient de la défiance vis-à-vis des produits bio. Alors qu’en 2008 ils étaient 70 % à faire confiance au logo AB, ils n’étaient plus que 50 % à la mi-juin.