Les filières biologiques trouvent leur rythme
Le projet de révision de la réglementation européenne sur l'agriculture biologique est dans tous les esprits, même s'il ne rentrera en application qu'au 1er juillet 2017. Les premières propositions de la Commission européenne publiées en mars dernier en font frémir certains. La fin de la mixité des exploitations, du contrôle annuel minimal et l'introduction de seuils de déclassement pour les pesticides restent les points clés à négocier pour la France. Ces éléments sont, selon les organisations de producteurs et de transformateurs biologiques, à même de bloquer le développement de l'agriculture biologique dans l'Hexagone. Coop de France, la Fnab, l'APCA et le Synabio affichent leur consensus pour conserver la mixité des exploitations. Pour le Synabio, les volumes de produits bios disponibles baisse-raient si la fin de la mixité était adoptée, fragilisant les approvisionnements de tous les opérateurs et pouvant mettre à mal la rentabilité des entreprises. Alors que le plan Ambition bio 2017 veut redonner du dynamisme au secteur, les acteurs de l'agriculture biologique estiment que le projet européen tel qu'il est actuellement pourrait être contre-productif. Surtout que le développement de la production biologique pousse certains à réfléchir à une relocalisation de leur approvisionnement. À l'inverse, d'autres filières peinent à trouver la matière première suffisante, notamment dans le secteur des grandes cultures toujours à la traîne dans l'Hexagone.