Les éleveurs bovins se préparent à aborder le virage de la Pac
« Nouvelle Pac, nouveaux enjeux». Le thème du congrès de la FNB, les 4 et 5 février prochains à Metz, situe l’objectif majeur de la fédération bovine pour 2004. Il est de préparer l’adaptation des élevages et de la filière aux accords de Luxembourg. Concernant les choix nationaux d’application, le couplage maximum des aides semble acquis. La date de démarrage reste plus floue. Pierre Chevalier a affiché sa préférence : « plutôt 2005 ». Mercredi en conférence de presse, le président de la FNB a souligné l’importance d’une gestion « encadrée » des transferts de droits à paiement découplé. « La conditionnalité des aides ne doit pas remettre en cause la compétitivité des exploitations», a-t-il déclaré. Son application doit s’effectuer « selon des critères simples, objectifs et n’exposant pas les éleveurs à des sanctions disproportionnées ». La FNB souhaite par ailleurs une « pleine utilisation du deuxième pilier », avec en particulier des mesures favorisant la pérennité des élevages bovins-viande et leur mise aux normes.
Repenser le PMPOA
Comme l’an dernier au congrès de Brive, le plan bâtiments d’élevage sera inscrit à l’ordre du jour. « Un retard considérable existe dans l’adaptation et la modernisation des installations par rapport au PMPOA, au bien-être animal, aux conditions de travail», a-t-il indiqué. Le plan concernerait, selon lui, 80 000 à 100 000 bâtiments. Seules 45 000 exploitations (30 %) ont des installations de moins de 20 ans, dont la moitié a été mise aux normes et modernisées. Un soutien des pouvoirs publics est réclamé, sur la base d’un financement grâce à la modulation des aides Pac. « Le PMPOA ne correspond pas au secteur bovin, a-t-il ajouté. Il faut repenser les contraintes environnementales, qui sont inadaptées et engendrent des coûts d’investissement impensables. Les mesures sont conçues pour une région et s’appliquent à l’ensemble du pays ».
Au chapitre des enjeux de l’organisation du marché et de la filière, la FNB souhaite une poursuite de la clarification des transactions, via l’installation des machines à classer dans les abattoirs. Celles-ci seront soumises à des tests, sous la responsabilité de l’Inra et sous le contrôle de Bruxelles, en vue d’un agrément européen, attendu au deuxième semestre 2004.
De son côté, l’Ofival travaille à une définition officielle du tiers de classe, qui sera présentée le 5 février à l’abattoir de Metz. La fédération est également attachée à la transparence des conditions de formation du prix, par le biais notamment de la remontée aux éleveurs des informations relatives à l’abattage et à la valorisation. Elle souhaite, à partir de 2005, une reconduction de l’accord Interbev sur la communication visant à maintenir la consommation de viande bovine.
Autres points mis en exergue, le développement des démarches de segmentation, la mise en avant des races à viande, les viandes sous signes officiels de qualité et sous cahiers des charges. Concernant spécifiquement l’élevage, la mobilisation se poursuit en faveur de la Charte de bonnes pratiques.