Les cours du colza se maintiennent

Sur fond de fondamentaux qui demeurent lourds, le marché évolue principalement au gré, d'une part, du weather market aux États-Unis et en Amérique du Sud et, d'autre part, de la vigueur de la demande. Du côté de l'offre, contrairement aux attentes de certains analystes, le département américain à l'agriculture (USDA) n'a augmenté qu'à la marge ses prévisions de récolte dans son rapport du 10 octobre : 106,87 millions de tonnes (contre 106,5 Mt en septembre). Au Brésil, avec le temps chaud et sec qui a retardé les semis, l'arrivée de la pluie était attendue avec impatience. C'est chose faite depuis le 22 octobre. L'avenir nous dira si ce sera suffisant pour rattraper le retard.
Du côté de la demande, le fait marquant est sans doute sa vigueur, notamment en Chine qui a importé en septembre 5,03 Mt de graines de soja. Au total, pour l'ensemble de la campagne (oct. 2013/sept. 2014), elle en aura acheté 70,4 Mt alors que l'USDA n'en prévoyait que 69 Mt. Si l'on ajoute les facteurs externes, comme la baisse du pétrole qui pèse sur les huiles et les prises de position des fonds mutuels qui accentuent les tendances sur le marché de Chicago, on peut dire que les prix du soja ont plutôt bien résisté.
Le statu quo sur le complexe soja maintient la pression sur le marché du colza. Pour l'Europe, cela vient alourdir le nouveau record de la récolte 2014. Alors que les superficies sont restées stables grâce à de très bons rendements obtenus dans la plupart des États membres, selon Oil World, la production atteindrait 29,93 Mt (contre 21,24 Mt l'an passé). En exemple, on peut citer l'Allemagne avec 6,27 Mt (5,78 Mt), la France avec 5,51 Mt (4,37 Mt), la Pologne avec 3,10 Mt (2,87 Mt) ou le Royaume-Uni avec 2,41 Mt (2,13 Mt).
Dynamisme de la demandeÀ l'instar du soja, le colza parvient à tirer son épingle du jeu grâce au dynamisme de la demande. Tant au niveau européen où la trituration (soutenue par de bonnes marges) demeure présente et contribue ainsi à fluidifier l'écoulement des graines, qu'au niveau mondial où la Chine (en raison de la défaillance de sa propre production) vient s'approvisionner davantage sur le marché international.
Dans cette lourdeur du complexe oléagineux, le tournesol se distingue. Oil World vient de ramener ses estimations de la production mondiale de 41,4 Mt à 40,6 Mt (42,6 Mt en 2013/14). La récolte est terminée en France. Les résultats sont hétérogènes en termes de rendements, mais malgré la diminution des surfaces, la production serait à peu près équivalente à celle de 2013. Paul Varnet