Les Celliers de Meknès aimeraient se faire une petite place au soleil
Si le Guerrouane possède une petite notoriété dans l'hexagone, il n'en est pas de même des autres vins issus du royaume Marocain. Une situation que les Celliers de Meknès, producteurs et négociants, aimeraient voir évoluer. Placée dans une position ultra dominante dans son pays avec 90% du marché, l'entreprise cherche des débouchés à l'exportation dans un contexte de libéralisation totale du vignoble marocain. « La France représente un volume d'environ 650000 bouteilles par an, et chaque année nous observons une forte progression de nos ventes», explique Omar Aouad, directeur général des Celliers.
Sur ces 650000 bouteilles, la majorité d'entre elles trouvent acquéreur dans le circuit CHR, et 100000 partent en GMS, le marché que les Celliers souhaitent développer, après une montée en gamme successive et un développement important. La surface actuelle du vignoble va ainsi tripler, passant de 1 500 à 4 500 hectares, le tout accompagné d'un investissement de 10 millions d’euros réalisé ces deux dernières années dans l'outil de production. Pour assurer la réputation des vins nord-africains, les Celliers ont contribué à créer la première AOC marocaine (les Coteaux de l'Atlas) et n'exportent que les AOC et AOG (Appellation d'Origine Garantie).
Des vins à 3 euros en GMS
Distribués en France depuis 10 ans par les sociétés Laplace (CHR) et Jarousse (GMS), les Celliers de Meknès souhaitent passer à la vitesse supérieure et entrent en communication, pour se faire connaître face au concurrent et best-seller Sidi Brahim (groupe Castel). En juin, une visite des installations sera organisée, suivie d'insertions dans la presse professionnelle. Le renforcement des ventes en France fait figure d'objectif, tout comme le développement dans les pays émergents.
« L'Angleterre et l'Allemagne sont de gros potentiel d'exportation avec l'Europe du Nord », se réjouit M. Aouad, autour d'un verre de Riad Jamil rouge, médaillé d'or au dernier challenge international du vin. C'est cette image de qualité que les Celliers de Meknès veulent mettre en avant, en positionnant leurs vins vendus en GMS à 3 euros la bouteille, quand des vins classiques se vendent autour des 2 euros. Même si les volumes vendus restent faibles, les vignerons français doivent se montrer vigilants. Car le marché du vin aiguise les appétits, et la concurrence se multiplie.