Les cantines peuvent jouer les circuits courts
Les acheteurs de la restauration collective peuvent désormais intégrer dans leurs appels d’offres un critère de proximité. Le décret du 25 août rend possible « un approvisionnement direct en produits de l’agriculture ». Le terme « direct » laisse toutefois dubitatifs les professionnels de la restauration. « On attendait proximité et on a eu circuit court, qui ne signifie pas obligatoirement local », regrette Nathalie Beugnot, présidente du CCC Île-de-France. « L’approvisionnement direct de produits de l’agriculture ne veut pas dire qu’on achète à proximité de chez soi ». Pour autant, certains y voient une opportunité de valoriser des produits de proximité. Sentant le vent souffler dans ce sens, des initiatives ont émergé cette année. Le conseil régional de Bourgogne a créé la plateforme numérique Loc’halles Bourgogne, facilitant la mise en relation des producteurs et des acheteurs. Le nouveau site Restaurationbio.org permet également aux établissements de partager leur expérience d’introduction de produits biologiques. La gestion directe y est d’ailleurs bien représentée. Ce mode de gestion paraît séduire davantage d’élus en quête de produits de proximité, au détriment de la concession critiquée pour son manque de transparence quant à l’origine des produits. « C’est une aberration que ce soient les produits les plus éloignés qui gagnent les appels d’offres », estime Marie-Cécile Rollin, déléguée nationale du CCC France.