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L’équilibre reste fragile

Malgré un certain rééquilibrage sur le marché des céréales après les soubresauts des dernières semaines, les craintes persistent quant à la situation financière en France. L’incertitude domine autour des décisions russe et ukrainienne sur les taxes à l’export.
Période du 12 au 18 octobre. Avec l’amélioration du climat sur les marchés financiers, les prix des céréales ont retrouvé un certain équilibre après les soubresauts des dernières semaines. Cependant, cet équilibre reste sur le fil du rasoir car les craintes persistent quant à la situation financière, en particulier face à l’éventualité d’une baisse de la note de la France par les agences de notation. L’effet du rapport USDA (département améeicain de l’Agriculture) a maintenant été digéré par les marchés et les fondamentaux reprennent, momentanément, leurs droits. Des interrogations demeurent cependant sur des points importants du marché mondial, en particulier sur les décisions de la Russie en matière de taxes à l’export qui sont de nature à influencer la compétitivité de ces deux grands exportateurs mondiaux.

Ambitions de la Russie et de l’Ukraine

À l’heure où nous écrivons ces lignes, le vote du Parlement ukrainien sur la levée des taxes à l’exportation de blé et le maïs n’a toujours pas été entériné par le président de la République, sans doute peu pressé de voir se tarir cette manne. En revanche, c’est Moscou qui envisage maintenant de mettre en place des taxes à l’export pour prévenir une éventuelle baisse de ses stocks, alors qu’elle a déjà engagé la moitié de son disponible exportable de blé (17 millions de tonnes). Là encore, on est habitué aux annonces de ce genre, pas toujours suivies d’effets, de la part des autorités russes. Or, taxes ou pas, la Russie prépare, la main dans la main avec le Kazakhstan, la stratégie commune de leur marché céréalier, avec l’exportation en point de mire. Cela va des accords ferroviaires jusqu’à la promotion. Quant à l’Ukraine, ses ambitions sur le marché international sont affirmées ; outre sa place dans les échanges de blé, elle se présente comme le premier producteur de maïs européen avec une récolte qui se situerait, cette campagne, autour de 20 millions de tonnes.
Mais, pour le moment, le maïs français reste dynamique à l’exportation, notamment sur le pourtour méditerranéen, ce qui a permis à FranceAgriMer de porter à 500 000 t ses prévisions d’exportation vers les pays tiers. Sur le marché physique, les prix du maïs font preuve de fermeté, alors que ceux du blé se contentent de se maintenir grâce la persistance d’un courant d’export et des besoins de couvertures sur le marché intérieur. On notera toutefois le renoncement de la Libye à son appel d’offres pour 100 000 t de blé tendre qui aurait pu concerner prioritairement la France. En orge fourragère, les prix sont restés très fermes tout au long de la semaine dernière, mais sur le marché intérieur, les Fab se montrent hésitants devant des prix de l’orge à parité avec le blé, voire supérieurs.
À souligner, à propos des fabrications d’aliments composés, les chiffres positifs du mois d’août dans les secteurs du porc et de la volaille.

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