Lente reprise de la collecte
En cumul sur les 23 premières semaines de l'année, la collecte française de lait de chèvre s'est repliée de 1,9 % par rapport à son niveau – déjà très faible – de la même période de 2013. Quelques signes de reprise se font toutefois sentir depuis avril. « Si la reprise se confirme, les livraisons sur le second semestre pourraient bien compenser le retard accumulé » lors des six premiers mois, estime-t-on à l'Institut de l'élevage (Idele). Rien ne permet néanmoins de l'affirmer. L'étau peine à se desserrer autour des trésoreries, incitant les éleveurs à la prudence. Certes, le prix du lait progresse. À 693 euros les 1 000 litres au premier trimestre selon l'Idele, le prix du lait payé aux producteurs a grimpé de 44 euros, soit de 7 % en un an. Mais en parallèle, les charges restent élevées. Depuis janvier 2014, l'indice des prix d'achat des moyens de production agricole (Ipampa) oscille entre maintien et fermeté, autour de 116,5 sur les quatre premiers mois de 2014 (base 100 en 2010).
Fabrications et consommation limitéesSi le récent sursaut de la collecte laisse aux industriels des espoirs de retour de l'offre à moyen terme, le présent reste synonyme d'approvisionnement sous tension et de fabrications insuffisantes. En témoigne, selon l'Idele, la hausse de 7 % des prix de vente industriels au premier trimestre par rapport à 2013. De quoi freiner la consommation. Selon FranceAgriMer-Kantar Worldpanel, les achats de fromage par les ménages français ont reculé de 6,8 % de janvier à la mi-mai par rapport à la même période un an plus tôt, dans un contexte de prix moyen en hausse de 7,7 % à 12,18 euros le kilogramme.