L’embargo russe annule l’effet rentrée
La semaine est synonyme de rentrée. La reprise des collectivités et le regain d’intérêt des grossistes et des détaillants —qui s’attendent à une meilleure fréquentation des points de vente ces prochains jours— fluidifient le commerce. Pour autant, l’ambiance au sein de la filière est déprimée.
L’embargo russe a fait plonger la filière dans l’incertitude, voire la panique. Le manque de lisibilité a jusqu’à présent pesé sur le moral comme sur les affaires. Une partie de la filière craint que les fromages et, dans une moindre mesure, le beurre et les poudres qui n’ont ou ne seront pas expédiés vers la Russie, restent sur le marché communautaire. Du fait de cette possible augmentation de l’offre et sans perspective de relance rapide, ces acheteurs ont accentué leur pression sur les prix. Si les vendeurs peinent à accepter des baisses, des concessions ont dû être réalisées. En France, la poudre 0 % consommation humaine a perdu 100 euros la tonne, la 26 % 120 euros, et la cotation spot du beurre 140 euros. En Allemagne, si les cours des fromages restent stables, les poudres de lait comme de lactosérum ont chuté de 20 à 225 euros la tonne.
A noter que l’autre partie de la filière estime ce mouvement baissier exagéré et qu’il n’est pas amené à se prolonger. Tout dépendra du niveau réel des disponibilités en matière grasse d’ici à la fin de l’année et des effets de la récente annonce faite par Bruxelles ce jour d’aides au stockage privé pour le beurre et la poudre 0 %.