L’électronique : une traçabilité sans faille
« Je ne vois pas pourquoi un éleveur de moutons ne pourrait pas être aussi moderne qu'un fonctionnaire de Bruxelles.» La remarque vient d'un moutonnier de l'Aude, qui rapportait lors de l'assemblée générale de la Fédération nationale ovine Les 14 et 15 avril, à Narbonne (Aude)., son expérience en matière d'identification électronique. Cet éleveur fait partie d'une groupe de huit, choisis pour tester les boucles électroniques sur le terrain, ainsi que du matériel complémentaire tel qu'un lecteur et un enregistreur de boucles, qui permettent, par liaison informatique, de gérer le troupeau (édition de documents d'accompagnement avec numéros individuels des animaux lors de leur sortie, tri en fonction de performances zootechniques...). « Cet outil me sert de carnet d'agnelage, témoigne-t-il. En février j'ai enregistré 400 naissances sans rien écrire. Il me permet aussi d'envoyer toutes les données à la coopérative, via Internet, et de recevoir les résultats de l'abattoir dans la journée. Je gagne du temps et ne perds aucune information.»
L'outil est d'autant plus précieux pour cet éleveur qui travaille uniquement sous signe de qualité (Agneau de l'Adret, Terre d'agneau et Agneau de terroir) et se doit d'assurer une traçabilité parfaite de ses bêtes. A l'autre bout de la chaîne, les abattoirs sont également particulièrement concernés. L'identification électronique leur permettra de réaliser un tri sélectif des agneaux, en fonction du cahier des charges selon lequel ils ont été élevés. « Cela nous évitera de trier tous les lots en vif à l'arrivée, éleveur par éleveur,explique Hubert Charlas, responsable filière ovine, à l'abattoir Bigard, à Castres (Tarn). C'est un moyen d'identification fiable qui nous permettra de garantir la traçabilité individuelle des animaux, tout en gardant une cadence d'abattage très élevée, ce qui serait impossible de par saisie manuelle.»
L'identification électronique devrait être obligatoire, dès le 1er janvier 2008, dans tous les Etats membres de l'Union européenne, pour tous les petits ruminants. On n'en connaît pas aujourd'hui le coût, mais la FNO assure que l'outil ne sera pas adoptée si l'investissement supplémentaire lié à sa mise en place est supérieur à tout ce qu'il apportera à la filière, en matière de gain de temps et de facilité de travail. La Fédération organise un travail expérimental sur quatre grands bassins de production pour expérimenter les possibilités techniques de l'identification électronique en fonction des besoins de chaque partenaire de la filière.