Légumes : les Bretons pour la gestion du marché
En ce début de semaine, les pouvoirs publics devraient donner une réponse aux légumiers bretons sur leur demande de réactivation du système d’aide à la gestion des marchés en cas de crise. Cela a été le cas en janvier en chou-fleur, auparavant en endive. Le cofinancement concernait également l’échalote, le brocoli et la salade iceberg. Ce système abandonné par la France en 2002 accordait à l’Oniflhor un budget spécifique destiné, pour des marchés en surproduction, à cofinancer des aides à l’exportation, des actions marketing… avec les comités économiques régionaux en fruits et légumes.
« Sans ce cofinancement, explique Yvon Auffret, directeur du Cerafel, comité de bassin Bretagne, nous avons dû multiplier par deux le montant des cotisations que nous percevons auprès des producteurs ». Mais cela n’a pas suffi à compenser la perte de cofinancement et des choix dans les actions de gestion du marché ont dû être faits. Les légumiers bretons regrettent avant tout l’évolution de tout le système européen. Ils estiment que les efforts produits depuis 40 ans en Bretagne sont battus en brèche par des producteurs ou régions qui ne jouent pas le jeu d’une organisation de marché.
Un exemple donné par Mickaël Prigent, responsable légumes chez les JA du Finistère : « quand il y a trop de production, nous détruisons ou baissons nos prix. Et bien les Italiens ou les Espagnols attendent qu’on ait fixé nos prix pour abaisser les leurs et nous prendre des marchés», explique-t-il. Dans le Finistère où travaillent bonne partie des légumiers bretons, des négociations entre le syndicalisme et les pouvoirs publics se poursuivent depuis un an et demi pour savoir par quel système remplacer le cofinancement, ont expliqué en milieu de semaine la FDSEA et les JA du département.
Ces derniers ont déploré qu’à l’issue d’une rencontre de l’ensemble de la profession légumière bretonne, le 13 février, avec un représentant du ministère de l’Agriculture, il n’y ait eu « aucune avancée ». D’où leur « ultimatum» parce que « les producteurs sont inquiets et attendent un signe fort de l’Etat. Seule une solution rapide et à long terme apaisera les esprits sur le terrain », ont indiqué les syndicalistes.