Le veau de boucherie plus attractif en 2005 ?
Depuis plus d’un mois, les cours du veau de boucherie reculent régulièrement chaque semaine. De 5,37 euro/kg en fin d’année, le prix de la carcasse 2R3, stade entrée abattoir, est passé à 4,94 euro/kg en semaine 5.
2004 , année à part pour le veau de boucherie
Si cette baisse est habituelle à cette période, elle est plus marquée cette année qu’en 2004. La mise aux normes des bâtiments d’élevage avait alors entamé le potentiel de production français, et les cours avaient même progressé en début d’année.
2004 a été une année exceptionnelle pour la filière. L’application de la directive bien-être à partir du 1er janvier avait entraîné un recul sensible des mises en place dans les ateliers d’engraissement en tout début d’année, recul qui s’est finalement assez vite résorbé en cours d’année.
Au final, selon l’Ofival, le potentiel de production n’était inférieur que de 0,4 % aux niveaux de 2002, l’année référence en termes de capacité de production.
Les abattages de l’année sont tout de même inférieurs de 3,5 % à ceux de 2003, en effectifs. Compte tenu de l’augmentation du poids de carcasse, le recul est moins important pour les tonnages abattus (-2,7%).
Le nombre de veaux disponibles a baissé de 1,5 %, en raison de la réduction du cheptel de vaches, déjà évoquée dans nos lignes. Pour compenser ce déficit, les importations de veaux nourrissons en provenance d’Allemagne et des Pays-Bas a progressé de 44.000 têtes. Ce phénomène n’est pas sans poser de problèmes à nombres d’enseignes, encore attachées aux «3F» (né, élevé et abattu en France).
La consommation en repli chronique
Fait inquiétant, la consommation de viande de veau est en repli pour 2004. Le bilan s’élèverait à 266.600 tec selon l’Ofival, soit 1,5 % de moins qu’en 2003. L’érosion dure depuis quelques années, puisqu’en 10 ans, la consommation a chuté de 8,8 %.
Les données Sécodip sont en accord avec ces chiffres. Les achats des ménages ont baissé de 5 % par rapport à 2003, année déjà très difficile pour la viande de veau étant donné la canicule estivale. Et en effet, par rapport à 2002, le repli est plus marqué (9,8%).
Baisse de production et chute de la consommation sont intimement liée. La première accentue la hausse des prix de détail.
Peu à peu, la viande de veau devient l’un des articles les plus chers du rayon boucherie.
Le prix moyen de la viande fraîche s’élève désormais à 13,26 euro/kg, contre 11,46 euro/kg en 2000. Si les morceaux destinés à être grillés ne progressent que de 6% par rapport à 2003, la hausse est plus conséquente pour la viande à bouillir (+10,2%), qui, nécessitant des temps de préparation plus longs, n’entre plus vraiment dans les habitudes culinaires. Un double handicap, donc.
Vers un retour à la normale pour 2005?
Pour 2005, l’Office prévoit une hausse de la production, déjà perceptible en ce début février. Les abattages pourraient progresser de 2% par rapport à 2004.
La consommation gagnerait un point, ce qui la placerait juste en dessous de ce qu’elle était en 2003.
Les importations de veau (viande et animaux vivants) reculeraient de 5%.