Le système des enchères de Fonterra de plus en plus contesté

EN JUILLET 2008, FONTERRA a lancé un système de vente de produits laitiers par enchères ascendantes sur internet : globalDairyTrade. Deux séances d’enchères se tiennent chaque mois pour 8 catégories de produits laitiers. Des critiques de plus en plus virulentes se font entendre vis-à-vis de cet outil qui a été confondu avec un marché à terme qui permettrait de connaître en toute transparence les prix mondiaux des produits laitiers par la confrontation objective de l’offre et de la demande.
Or, cet outil n’est pas un marché à terme, mais un système de vente mis en place et entièrement contrôlé par Fonterra. La coopérative néozélandaise ne vend qu’une partie de ses disponibilités via ces enchères et fixe à son gré les quantités mises en vente pour chaque échéance de livraison. Les acheteurs doivent être préalablement agréés par Fonterra pour participer aux enchères. En cours d’enchères, Fonterra peut redistribuer les quantités allouées entre les
échéances et influencer les prix en créant une pénurie ou un surplus de produits selon ses propres intérêts.
Au démarrage, les autorités et les opérateurs mondiaux ont vu dans cet outil un moyen d’amener de la transparence sur le marché mondial des produits laitiers et se sont basés sur les résultats des enchères pour évaluer les prix mondiaux des produits laitiers. Mais il est vite apparu que les prix négociés par Fonterra en direct avec ses clients étaient très différents, et en général bien supérieurs, aux résultats des enchères. Loin d’apporter de la transparence au marché, globalDairyTrade peut permettre à Fonterra de manipuler le marché à sa guise. C’est pourquoi, Atla a alerté depuis 3 ans les autorités françaises et européennes sur les dangers de l’outil et s’oppose à ce qu’il soit pris pour argent comptant dans les analyses de la conjoncture laitière
mondiale.