Le soja toujours sous pression
Perspective d’une récolte record de soja en Amérique du Sud, crainte d’un ralentissement de la demande chinoise et rebond du dollar : les cours des graines et du tourteau de soja à Chicago ont été globalement orientés à la baisse de la mi-janvier à la mi-février.
Le rapport du département américain de l’Agriculture du 9 février dernier n’a pas contredit la tendance baissière du moment, avec un stock mondial de graines fin 2009-2010 quasi inchangé (59,7 millions de tonnes contre 41,6 millions fin 2008-2009) et une augmentation de la prévision de la récolte brésilienne de soja (+ 1 million, à 66 millions de tonnes). Cette dernière se poursuit d’ailleurs dans de bonnes conditions.
Les producteurs américains et brésiliens semblent bien progresser dans leurs ventes. La trituration aux États-Unis, quoiqu’en léger ralentissement par rapport à décembre, affiche encore une belle activité pour le mois de janvier. Là aussi, les opérateurs tentent de profiter au maximum des opportunités de marché, notamment en tourteau, avant l’arrivée des produits brésiliens. L’exportation des fèves de soja des États-Unis se poursuit également avec une belle cadence, 1,02 million de tonnes exportées la semaine du 11 février. En revanche, la part des contrats avec la Chine diminue, signe d’un ralentissement de l’intérêt du plus grand acheteur mondial pour l’origine États-Unis. Les prix de la graine brésilienne, plus attractifs, justifient bien sûr le report saisonnier des affaires. Le Brésil enregistre déjà 2,4 à 2,5 millions de tonnes de ventes pour chargement en février, contre 690 000 t l’an dernier et 430 000 t l’année précédente, selon la revue Oil World. Les pluies qui affectent l’Amérique du Sud et perturbent la récolte au Brésil font ponctuellement remonter le prix de la graine, mais après la pluie le soleil.
Le pois recule
Selon l’Unip (Union nationale interprofessionnelle des plantes riches en protéines), sur le marché du pois standard récolte 2009, la demande demeure modeste avec quelques petits achats sur le rapproché. Côté offre, des lots sortent des cultures et il en reste encore à la ferme. Les cours du pois ont reculé depuis trois semaines, à 150 V euros/t départ Eure-et-Loir et 155 N euros/t départ Picardie pour du février-mars. En nouvelle récolte, quelques vendeurs ont proposé 140 euros/t en départ Eure-et-Loir, sans concrétisation. En pois jaune ancienne récolte pour l’export pays tiers, le marché s’est ponctuellement réveillé fin janvier, avec quelques transactions à 165 euros/t rendu Rouen, pour s’éteindre à nouveau.
Sur le marché de la féverole export qualité alimentation humaine récolte 2009, l’activité a été limitée au cours des trois semaines passées, avec quelques couvertures de bateaux. Les prix pratiqués sont restés stables : 172 euros/t rendu Rouen sur du rapproché, 170 euros/t pour de l’éloigné. Niveau actuel : 170 A-175 V euros/t pour du mars-juin. En féverole récolte 2009 destinée à l’alimentation animale, les fabricants de l’Ouest ont baissé leurs prix, à 145 euros/t en équivalent départ Eure-et-Loir pour des petits lots, voire moins pour de gros volumes, alors que le niveau vendeur se situe à 150 euros/t.