Le soja tiré par la demande chinoise
Quelles que puissent être les fluctuations engendrées par les réactions aux marchés financiers, aux spéculations climatiques et autres prix du pétrole, le marché directeur des oléagineux qu’est le soja reste dominé par la demande chinoise. Celle-ci demeure à des niveaux exceptionnellement élevés, de plus de 4 millions de tonnes (Mt) pour le mois de mai écoulé et autant de prévu pour juin. Dans ces conditions, le principal exportateur, les États-Unis, reste euphorique, d’autant que l’affaiblissement de sa monnaie le rend encore plus compétitif. La hausse des prix résultant de l’ouverture du marché (de la même manière qu’en tourteaux) ne semble pas, pour le moment, suffisante pour freiner la demande. Entre le 13 et le 25 mai, la cotation de Chicago est passée de 414,5 dollars/t à 436,2 dollars/t (voir les dernières cotations dans les colonnes ci-contre). Sur la même période, les tourteaux de soja ont progressé de 367,6 à 425,7 dollars/t.
Les derniers bilans prévisionnels mondiaux pour les oléagineux, campagne 2008-2009, font ressortir une production de 385,2 Mt contre 382,8 Mt pour la campagne précédente, et 398 Mt en 2006-2007. Mais le soja ne figure que pour 212,4 Mt, le plus bas chiffre de ces quatre dernières campagnes.
Colza : la météo épargne la France
En revanche, la récolte mondiale de colza est estimée à 58,3 Mt, soit 10 Mt de plus que l’an dernier et la plus grosse récolte de ces cinq dernières campagnes, accompagnée d’un stock de report de 4,5 Mt. Malgré une récolte 2009 prévue en retrait à 55 Mt, le gros stock de report prévu à 7,70 Mt offrira des disponibilités comparables à celles de l’actuelle campagne, permettant de faire face à un taux élevé de trituration comparable à celui de 2008-2009, autour de 55 Mt. Dans cette affaire, la France semble être préservée des accidents climatiques qui risquent de toucher certains de ses partenaires comme l’Allemagne, la Hongrie et la Pologne (sécheresse) ou du froid, de l’excès d’eau et de la baisse des intentions de semis au Canada. Ces perspectives au terme de la prochaine campagne ne bouleversent pas le marché dans l’immédiat et les cours qui avaient atteint jusqu’à 326,50 euros à la mi-mai sur Euronext, échéance novembre, sont retombés à 325,25 euros.
On trouvera, ci-contre, l’actualisation des prix au 2 juin. Pour le moment, les acheteurs sur le marché français liquident les réserves disponibles et interrogent les vendeurs sur leurs intentions pour la prochaine récolte, mais ces derniers ne se manifestent guère compte tenu du montant des primes.
L’huile de tournesol ne souffre pas d’un manque de demande malgré la concurrence de l’huile de colza. Néanmoins, l’intérêt des triturateurs européens se porte sur les graines origine mer Noire, plus compétitives. Sur la prochaine récolte, comme en colza, les positions acheteurs ne soulèvent pas l’enthousiasme des vendeurs.