Aviculture
Le poulet ukrainien ne faiblit pas
L’Europe pourrait encore avoir maille à partir avec l’Ukraine ces prochains mois, entre hausse de la production comme de l’export et moindres besoins à l’import.
L’Europe pourrait encore avoir maille à partir avec l’Ukraine ces prochains mois, entre hausse de la production comme de l’export et moindres besoins à l’import.
Sauf si les professionnels européens viennent à changer les règles à l’échelle communautaire, la pression du poulet ukrainien en Europe ne devrait pas faiblir ces prochains mois. Le département américain de l’Agriculture (USDA) estime à 3,3 % la hausse de la production ukrainienne cette année et prévoit une croissance de 7 % pour 2019. La consommation intérieure ne sera pas en mesure d’absorber cette production supplémentaire, progressant moins rapidement (+2,2 % en 2018 et +1,4 % en 2019). Ces volumes additionnels seront dirigés vers l’export, et en priorité vers l’Europe, qui devrait recevoir cette année 35 % des exportations ukrainiennes, selon l’USDA.
Vers un solde commercial dégradé
La filière européenne pourrait également faire face prochainement à une baisse de ses exportations vers l’Ukraine, pourtant son premier débouché avec 99 848 tonnes équivalent carcasse de viande et préparations de volaille expédiées entre janvier et juillet, selon Bruxelles. L’Europe recevant des découpes à forte valeur ajoutée et expédiant surtout des abats et des pièces bon marché, sa balance commerciale avec l’Ukraine est en mesure de se dégrader. Pour l’USDA, le développement de la production augmentera les volumes nationaux de découpes de second choix et d’abats, tandis que l’augmentation du niveau de vie pourrait inciter les Ukrainiens à se tourner peu à peu vers des morceaux plus nobles. Un moindre déficit en découpes bon marché et abats n’est pas à exclure et pourrait limiter le recours aux produits communautaires.