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Le négoce en bestiaux se régénère


> Gérard Poyer, président de la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB).
Les opérateurs privés du commerce en vif, qui assurent 60 à 65 % des approvisionnements des élevages et des abattoirs, agrègent leurs entreprises, et voient arriver les jeunes.

Établir un effectif des négociants en bétail vif professionnels, évaluer la part de marché de ce métier dans les échanges de différentes espèces, analyser des données financières ; c'est ce que la Fédération française des commerçants en bestiaux (FFCB) entreprend depuis plusieurs mois avec FranceAgri-Mer et une société spécialisée dans les enquêtes et consultant en gestion JBG, basée à Rennes.

La précédente photographie du secteur remonte à 2009 et depuis, la profession a bien évolué. Il est estimé que l'activité ne peut être qu'« annexe » quand moins de cent animaux sont traités par semaine (le curseur était placé à 50 en 2009). Or, la FFCB revendique une position forte sur les marchés et la reconnaissance des entreprises de négoce privées vis-à-vis des pouvoirs publics, des décideurs économiques et de la société civile. La Fédération travaille depuis dix ans avec le consultant JBG dans le cadre de sa commission économique, analysant les bilans d'un panel d'entreprises et leurs évolutions. Elle les incite aussi à se mettre en relation, les encourage à coopérer sur des marchés, à mettre en commun des moyens et à se rapprocher pour éventuellement fusionner. Gérard Poyer, président de la Fédération, apprécie le travail accompli : « Les entreprises regroupées ont réalisé des économies d'échelle, elles ont triplé ou quadruplé leur chiffre d'affaires, elles sont modernes, ont allégé leurs tâches administratives et consacrent plus de temps à leur vrai travail », témoigne-t-il à travers l'exemple de sa propre entreprise du Nord-Pas-de-Calais. Mais ce travail doit se poursuivre. « Nous n'en sommes qu'au début d'une restructuration », déclare-t-il.

L'étude confirme que la FFCB regroupe surtout des entreprises de tailles moyenne à grande. Les plus grandes, allant de 20 millions d'euros de chiffre d'affaires jusqu'à plus de 50 millions d'euros, sont en haut de la pyramide et travaillent avec un réseau qui plonge ses racines dans le monde de l'élevage. La Fédération remarque que dans chaque région des « locomotives » apparaissent, sans stigmatiser celles de régions où les traditions s'y prêtent moins et où l'entrepreneuriat individuel reste ancré. Gérard Poyer se réjouit surtout que « ce métier de contact, qui comporte une prise de risques, mais ayant allégé ses charges administratives permet de terminer le vendredi soir » se remet à attirer des jeunes. « Nous nous sentons beaucoup mieux quand des jeunes arrivent », livre-t-il.

« Rompre avec la culture du secret »

Des jeunes sont prêts à bousculer certaines traditions. Alexandre Carcouet préside la commission jeunes de la FFCB, formalisée lors du dernier Salon de l'agriculture. Il veut participer activement à la politique de lobbying engagée par la Fédération aux côtés des négociants en grains de la FNA dans FC2A (Fédération du commerce agricole et agroalimentaire). Et selon lui, « faire du lobbying suppose de montrer qui on est, combien on pèse ; il faut rompre avec la culture du secret ». La commission jeune a préparé un argumentaire à présenter dans les lycées ; c'est elle qui tiendra le stand de la FFCB au prochain salon de l'Élevage en Auvergne. Mais le plus grand défi sera de trouver des solutions pour aider les enfants de négociants ou des salariés à prendre des parts dans des entreprises qui grandissent. S. Carriat

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