Le Mexique s’ouvre aux produits importés
Une tranche de la population semble devenir de plus en plus friande de produits importés, poussés par les nouveaux formats premium de certains distributeurs locaux. Les produits dits gourmets ont une carte à jouer.
En 2015, les exportations françaises de produits agroalimentaires vers le Mexique ont progressé de 70,3 % à 168 millions d’euros. Certes, la base de comparaison était favorable, car elles avaient peu progressé voire stagné ou reculé pour certains produits entre 2013 et 2014, mais 2015 ressemble davantage aux évolutions des exportations constatées ces dernières années. « 2014 a été particulièrement faible. 2015 est dans la norme des années précédentes. 2013 avait été une excellente année », commente Athénaïs Pinard Légry, chargée d’études internationales au département Agrotech de Business France. Si l’industrie agroalimentaire locale est bien structurée et performante, une tranche de la population issue des classes moyennes et supérieures s’ouvre aux produits importés. Si les plus fortes progressions en 2015 ont concerné les céréales brutes et les boissons, avec respectivement des croissances de 40 % et 37 %, il semble poindre des occasions pour les secteurs de la boulangerie-biscuiterie-pâtisserie, mais également pour les produits de l’univers du snacking salé ou sucré. Depuis peu, Tipiak y exporte d’ailleurs ses produits céréaliers. Un peu avant, Andros avait signé un partenariat avec une grande entreprise mexicaine pour exporter à partir de France ses compotes de fruits en gourde. Aux dires de Business France, l’innovation a bien fonctionné, mais elle est désormais copiée par des marques locales.
En exportant vers ce pays, il faut garder en tête les problèmes de corruption et de recouvrement importants, notamment dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, un peu moins en grande distribution. La concurrence vient surtout de la production locale, réalisée à bas prix, et d'Espagne, dont la viande de porc a récemment été autorisée à entrer au Mexique. La charcuterie française ne l’est toujours pas pour des raisons sanitaires. Quant aux fromages, les taxes douanières sont toujours importantes. L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mexique pourrait ouvrir de nouvelles occasions dans ce pays considéré comme prometteur, même si 30 % des produits agricoles français sont aujourd'hui exclus du marché mexicain, rappelle Business France.