LE MEXIQUE, L'OUTSIDER AUX DENTS LONGUES
Après une progression fulgurante de sa production de blé dur (500 000 t en 1995 et 2,3 Mt en 2015), le Mexique fait figure d'outsider sur le marché mondial, mais des céréaliers visent à s'installer durablement à l'export. Les besoins du marché intérieur étant couverts, ce sont 1,039 Mt qui en 2014-2015 ont pris les routes maritimes. La production de blé dur est installée dans le nord du pays. Les provinces de Sonora et de Basse Californie regroupent 95 % des volumes et possèdent deux atouts logistiques importants : les ports d'Ensadena et Guyamas (Pacifique) et le canal de Panama (Atlantique).
Le Mexique a déjà pris des marchés en Algérie et Tunisie. En revanche, le pays est déficitaire en blé tendre (4,6 Mt d'importation) dont la production se situe plus au centre du Mexique, où sont également installées les unités de transformation. Pour pallier le manque, le gouvernement a lancé un programme de relance de blé tendre. « Il est peu probable, indique Bernard Valluis, président délégué de l'ANMF, que les céréaliers du Nord se lancent dans le blé tendre.
Éloignés des centres de transformation, le transport engendrerait des coûts importants. Même si la qualité de leur blé dur est inférieure au canadien. Il est incontestable que le Mexique va chercher de nouveaux marchés à l'export. »