Le Maroc rentre dans le club des «amis» des IG
C’est grâce à un contrat d’aide entre la région Aquitaine et la région Souss-Massa Drâa que les projets ont pu prendre forme. L’huile d’Argan, fruit de l’arganier et rempart de la désertification, est utilisée comme huile alimentaire mais aussi beaucoup dans les produits cosmétiques. De nombreux laboratoires français l’emploient pour fabriquer des soins de beauté, des shampoings. Depuis longtemps, les coopératives cherchaient à protéger ce produit qui apportait un salaire aux femmes de la région car il est fabriqué dans des coopératives exclusivement féminines.
À la suite de nombreux voyages de Jacques Weill, directeur de la FRCA d’Aquitaine et d’Audrey Aubard, ancienne du département juridique de l’Inao, passionnée par les questions de protection d’IG, le président de la région Souss-Massa Drâa a été conquis par les explications françaises. Ainsi, une loi a été promulguée au Parlement afin de protéger le patrimoine alimentaire et artisanal marocain contre les usurpations. Entre temps, le président de la région est devenu ministre de l’Agriculture : ce qui a facilité le travail ! Le cahier des charges de l’huile d’Argan devrait être homologué d’ici environ un mois et demi et une conférence est prochainement prévue à la maison d’Aquitaine à Paris pour fêter l’événement.
De nombreux produits sur la liste
La semaine dernière, une délégation marocaine composée du responsable des signes de qualité au ministère de l’agriculture, du président de l’ODG de l’huile d’Argan, le secrétaire général de la région Sous-Massa Drâa et un membre du Conseil d’Etat s’est rendue en Aquitaine. Objectif : mieux connaître les fonctionnements des IGP et AOP. À ce titre, elle a rencontré les instances régionales, mais aussi les professionnels (foie gras du Sud-Ouest, pruneau d’Agen, Kiwi de l’Adour…), tout comme le représentant de l’Inao et l’organisme certificateur Qualisud. Car d’autres projets d’IG sont en préparation et notamment trois AOC pour le safran, qui pose un réel problème de retour de la valeur ajoutée vers les producteurs, et une IGP pour la clémentine de variété Nour.
Enfin, Charles Perraud (sel de Guérande et vice-président du CAC) travaille de son côté sur plusieurs produits, dont le mouton, avec la région marocaine l’Orientale dans le cadre d’un accord d’aide de la région Champagne-Ardennes.